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Réflexions autour de la sédation profonde et maintenue jusqu’au décès Volume 15, numéro 5, Mai 2019

Auteurs
Université Jean Monnet, Faculté de médecine Jacques Lisfranc, Département de Médecine Générale, 42270 Saint-Priest-en-Jarez
* Correspondance

La loi Claeys-Leonetti de 2016 octroie aux patients en fin de vie le droit à une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès (SPCMD). Cette loi est l’objet de controverses éthiques qui expliquent probablement « la frilosité » constatée des médecins à l’appliquer. Cet article propose une réflexion sur les limites éthiques de la SPCMD et de l’euthanasie, sur les définitions des termes de douleurs réfractaires, de souffrance, de pronostic vital à court terme, sur les techniques de sédation et sur l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation. L’intentionnalité est le concept éthique le plus souvent retrouvé pour différencier la SPCMD et l’euthanasie. Son analyse lors de la procédure collégiale peut aider les médecins dans leurs décisions. Les définitions des différents types de sédation aident les médecins à comprendre leurs indications. L’indication des sédations lors de souffrances psychiques réfractaires divise les médecins avec la peur de la pente glissante de la médicalisation du mourir. La sédation « de répit » apparaît comme « la voie du milieu ». Le principe du double effet s’applique à la SCPMD, mais plus difficilement à l’arrêt de la nutrition artificielle et de l’hydratation qui reste une décision difficile chargée de symboles. La pratique de la SPCMD nécessite d’analyser ses intentions, de prendre en compte le double effet et de penser les autres soins comme l’antalgie et l’éventuel arrêt de la nutrition et de l’hydratation.

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