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L'Information Psychiatrique

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On prescrit un QI Volume 81, numéro 3, Mars 2005

Auteur
* Psychologue clinicienne, docteur en psychologie, attachée temporaire d’enseignement et de recherche, Laboratoire de psychologie clinique et psychopathologique de l’Université René Descartes-Paris 5, 8 rue de Rougemont, 78850 Thiverval

Depuis quelque temps, nous sommes sollicitée, en tant que psychologue, par des demandes croissantes de QI, du moins c’est ainsi que les professionnels ou les parents d’enfants pressentis « surdoués » formulent leur demande. Prescription du pédopsychiatre, du pédiatre ou du médecin généraliste, prescription de l’orthophoniste ou encore de l’école, le quotient intellectuel prend valeur à la fois étiologique – la précocité intellectuelle serait à l’origine des troubles – et thérapeutique – des mesures éducatives appropriées devraient résoudre les problèmes – faisant de la précocité intellectuelle une entité nosographique. Au-delà du thème actuel et très médiatisé de l’enfant surdoué, se profile la question des classifications que nous utilisons et de leur nécessaire articulation avec un champ théorique et une méthodologie qui permettent de poser une indication suite à une évaluation cohérente du fonctionnement mental du sujet. Dans cette perspective, nous avons rencontré, en tant que psychologue scolaire, puis en tant que psychologue clinicienne, 24 enfants âgés de 3 à 12 ans, dont nous avons mis en évidence la précocité intellectuelle avec un bilan psychologique complet : entretien, tests d’efficience intellectuelle, épreuves d’inspiration piagétienne, épreuves projectives et dessins, qui constituent notre méthodologie et que nous avons analysés dans une perspective psychanalytique.