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Hématologie

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Le récepteur NKG2D et ses ligands (MIC et autres molécules) : un mécanisme d‘activation de la réponse immune au cours de processus tumoraux ou infectieux Volume 9, numéro 1, Janvier - Février 2003

Auteurs
Laboratoire d‘immunologie et d‘histocompatibilité, Inserm U. 396. Laboratoire de Pathologie Inserm ERM220, univeristé Paris VII, Institut universitaire d‘hématologie. Service d‘hépato‐gastroentérologie, hôpital Saint‐Louis, AP‐HP, 1, av. Claude‐Vellefaux, 75475 Paris cedex 10, France.   

Les fonctions lymphocytaires T et NK sont la résultante de signaux d‘activation et de signaux inhibiteurs. La molécule NKG2D est un récepteur activateur présent sur les lymphocytes NK, certaines populations activées de lymphocytes T αβ et γδ. Plusieurs ligands de ce récepteur sont à présent connus : il s‘agit chez l‘homme des molécules MIC, ( MHC class I related) codées dans le locus HLA, des molécules ULBP, ( UL‐16 binding proteins) et chez la souris des molécules H‐60 et Rae1. La particularité de ces différents ligands est d‘être induits dans des circonstances de stress cellulaire ou de transformation tumorale. C‘est en particulier le cas des molécules MIC, exprimées à l‘état physiologique préférentiellement par l‘épithélium intestinal. L‘infection de lignées cellulaires épithéliales par certaines souches adhérentes d‘ E. coli élève de façon très rapide l‘expression de surface de ces molécules et la possibilité d‘activation des lymphocytes via NKG2D. Ce phénomène pourrait jouer un rôle dans la pathogénie de maladies inflammatoires du tube digestif, en particulier la maladie de Crohn dans laquelle de telles souches d‘ E. coli ont été isolées. Un autre domaine d‘application du rôle de NKG2D et de ses ligands est l‘immunité antitumorale. Dans les modèles murins, l‘activation de cellules NK ou T γδ via NKG2D reconnaissant Rae1 ou H‐60 suffit à induire une cytotoxicité antitumorale. Chez l‘homme, MIC est surexprimée dans de nombreuses tumeurs épithéliales. Par ailleurs, la possibilité de sécrétion de molécules MIC solubles par la tumeur a été décrite récemment. Le rôle in vivo de ces molécules dans la réponse antitumorale n‘est pas encore tranché : rôle de cible de la réponse immune ou au contraire blocage de l‘activation de NKG2D par les molécules solubles ?