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Hématologie

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La leucémie aiguë promyélocytaire : aspects moléculaires Volume 1, numéro 3, Mai - Juin 1995

Auteur
CNRS 43, hôpital Saint-Louis, Paris.

La leucémie aiguë promyélocytaire (LAP) est à plusieurs titres un modèle de première importance en cancérologie. Sa sensibilité à l'acide tout trans-rétinoïque constitue le premier exemple de thérapeutique par différenciation. La protéine de fusion PML/RAR*, engendrée par la translocation t(15;17) joue probablement un rôle fondamental dans la transformation maligne. La réponse clinique de cette maladie à l'acide rétinoïque constitue le premier exemple d'une thérapeutique spécifique directement ciblée sur une lésion génétique dans un cancer humain. PML/RARalpha exerce ses effets transformant probablement par interférence avec la fonction des récepteurs nucléaires (par un effet direct ou par la titration des cofacteurs RXRs) conduisant à un blocage de la différenciation. La protéine chimère délocalise également PML et les autres antigènes de corps nucléaires et cette anomalie du trafic protéique intracellulaire pourrait abroger la fonction (encore inconnue) de ces structures. Malgré des efforts considérables, les fondements moléculaires de l'induction paradoxale de la rémission demeurent encore mystérieux.