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Hématologie

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À propos d’un profil électrophorétique atypique Volume 12, numéro 6, Novembre-Décembre 2006

Auteurs
Service d’hématologie et immunologie biologique, cytogénétique, traitement de l’hémophilie, thérapie transfusionnelle, CHU Bicêtre, 78 rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre

L’électrophorèse des protéines sériques (EPS) permet d’évoquer la présence d’une immunoglobuline monoclonale lorsque le profil met en évidence un pic. Notre cas clinique illustre un phénomène méconnu, l’apparition d’un pic aberrant d’aspect monoclonal lorsque l’EPS est réalisée sur un sérum hémolysé. Observation. Un homme de 80 ans a été adressé à notre CHU pour prise en charge après la découverte fortuite en ville d’une IgM kappa monoclonale à 56 g/L. Les explorations complémentaires ont permis de poser le diagnostic de maladie de Waldenström. Cependant, d’étonnantes différences ont été observées entre les résultats de l’EPS, qui mettait en évidence deux pics d’aspect monoclonal dans la zone des bêta et des gamma globulines, et ceux de l’immunofixation des protéines du sérum, qui confirmait la présence d’une seule IgM monoclonale à 54 g/L. Discussion. Les différences observées chez notre patient sont en réalité à relier à l’interférence de l’hémolyse sur le profil de migration électrophorétique. En effet, l’hémoglobine relarguée par les globules rouges lysés peut entraîner selon son taux deux types d’anomalies à l’EPS : légère augmentation de la fraction des alpha-2-globulines et/ou pic aberrant migrant au niveau des bêtaglobulines. Ce phénomène peu connu peut conduire à un diagnostic erroné ou à des investigations complémentaires inutiles.