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Virologie

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Cytomégalovirus humain et cancers Volume 16, numéro 5, Septembre-Octobre 2012

Auteurs
Hôpitaux universitaires de Strasbourg, laboratoire de virologie, 3, rue Koeberlé, 67000 Strasbourg, France, Inserm, U748, 67000 Strasbourg, France, Université de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France, CHU de Besançon, laboratoire de virologie, 25030 Besançon, France, Université de Franche-Comté, EA 4266 Agents pathogènes et inflammation, 25030 Besançon, France, SFR FED 4234, 25030 Besançon, France

Le cytomégalovirus humain (HCMV) est un virus aux multiples facettes dont la pathogénicité ne cesse d’être réévaluée. Si son implication dans la carcinogenèse est restée longtemps controversée, l’amélioration récente de la sensibilité des techniques de détection a permis de le mettre en évidence dans les tissus tumoraux de plusieurs cancers. Son influence, en tant qu’initiateur ou promoteur de l’oncogenèse, mérite d’être envisagée. Le HCMV favorise l’inflammation, pilier de la carcinogenèse, ainsi que l’échappement immunitaire. En infectant la cellule tumorale et/ou les cellules du microenvironnement tumoral et en modulant le cycle cellulaire, la survie, l’apoptose, le métabolisme cellulaire, l’angiogenèse, l’adhésion et la migration cellulaire, le HCMV pourrait fournir à la tumeur en formation des armes supplémentaires pour promouvoir son développement. Les preuves d’un tel effet oncomodulateur du HCMV n’ont cessé de s’accumuler depuis plusieurs années. Parallèlement, certains arguments continuent de plaider en faveur d’un rôle direct du HCMV sur l’initiation des tumeurs. Qu’il soit initiateur ou promoteur, le rôle potentiel du HCMV dans la carcinogenèse permet d’envisager de nouvelles cibles thérapeutiques dans le traitement des cancers et offre un regard nouveau sur les relations complexes entre virus et cancers.