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Hématologie

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Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques Partie 1 Volume 19, numéro 4, Juillet-Août 2013

Auteurs
Service d’hématologie clinique et thérapie cellulaire, Hôpital Lévêque, CHU Bordeaux, avenue Magellan, 33600 Pessac, Interne service greffe de moelle CHU Grenoble, Département d’hématologie, CHU Grenoble, hôpital Michallon, université Joseph-Fourier, BP 217, 38043 Grenoble cedex 9

Le nombre d’allogreffes de cellules souches hématopoïétiques en France n’a cessé de croître ces dernières années, comme à l’échelle mondiale. Cette augmentation d’activité est à rattacher aux différentes évolutions de la procédure. Au cours des vingt dernières années, la diminution des indications de greffes pour leucémies myéloïdes chroniques (améliorées par les inhibiteurs de tyrosine kinase) a été compensée par les greffes pour hémopathies lymphoïdes. Cette évolution concerne aussi les greffons, puisqu’on observe une diminution du recours aux greffons médullaires au profit des cellules souches issues du sang périphérique et une utilisation croissante des donneurs alternatifs : unités de sang placentaire et greffes haplo-identiques. Un des bouleversements majeurs est l’avènement des conditionnements dits « atténués » (RIC), en permettant de telles procédures jusqu’à 65 ans, grâce à une réduction de la mortalité toxique. Deux complications subsistent néanmoins : la réaction du greffon contre l’hôte (GVH) et la rechute de l’hémopathie initiale. Malgré les progrès faits dans la physiopathologie de la GVH et l’utilisation de marqueurs biologiques de sévérité, aucune avancée n’a été réalisée récemment dans le traitement des GVH aiguës corticorésistantes et des GVH chroniques sévères. L’utilisation fréquente du sérum antilymphocytaire dans les RIC a permis d’en réduire l’incidence. Concernant la rechute, l’utilisation d’outils biologiques de monitoring de la maladie résiduelle et les nouvelles drogues (IMiDS, agents hypométhylants) sont de plus en plus utilisés pour le diagnostic et le traitement précoce de la maladie. Les progrès faits dans l’allogreffe révèlent aujourd’hui des patients en rémission de leur hémopathie et présentant des complications tardives (cardio-vasculaires, osseuses, néoplasies secondaires…) qu’il est important de surveiller à long terme.