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Environnement, Risques & Santé

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Évaluation du risque biologique dû à Cryptosporidium sp présent dans l’eau de boisson à Port-au-Prince (Haïti) Volume 6, numéro 5, Septembre-Octobre 2007

Auteurs
Laboratoire de qualité de l’eau et de l’environnement, Université Quisqueya, BP 796, Port-au-Prince, Haïti, Centre d’applications en télédétection et en systèmes d’informations géographiques, Université Quisqueya, BP 796, Port-au-Prince Haïti, Unité de recherche 077, Institut de recherche pour le développement (IRD), Centre de Hann, Dakar Sénégal, Groupe haïtien d’étude du syndrome de Kaposi et des infections opportunistes (Gheskio), Institut national de laboratoire et de recherche, Port-au-Prince, Haïti, Weill Medical College, Cornell University, New York USA, Université de Picardie Jules Verne, Centre hospitalier universitaire d’Amiens, Hôpital Sud, Service de parasitologie et mycologie médicales, 80054 Amiens cedex 1 France

La cryptosporidiose, cause fréquente de diarrhée en Haïti, est transmise à l’homme par l’intermédiaire de l’eau et des aliments contenant les oocystes de cryptosporidies. Dans la population, les groupes spécifiques ayant un niveau de risque très élevé sont les enfants, les personnes sous-alimentées et les malades contaminés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Une étude récente a démontré la présence d’oocystes (de 4 à 1 274 pour 100 litres d’eau) dans 16 des 18 points d’eau analysés à Port-au-Prince (89 %). L’exposition de la population à une telle concentration peut générer d’importants risques sanitaires pour les enfants et pour les sujets immunodéprimés. L’objectif de ce travail était d’évaluer les risques biologiques liés à la présence de ce parasite dans l’eau destinée à la consommation humaine dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Un modèle exponentiel a été utilisé dans le calcul de la probabilité de développer une infection pour des populations : sujets immunocompétents et immunodéprimés âgés de moins de 5 ans et de 5 ans et plus. Dans les quartiers où l’eau contenait des oocystes de Cryptosporidium, le niveau de risque d’infection calculé s’établit entre 1 et 5 % pour la population immunocompétente ; pour la population immunodéprimée ce niveau de risque calculé varie de 1 à 97 % selon la charge en oocystes des eaux consommées. Cette étude confirme la nécessité d’une surveillance de la qualité microbiologique de l’eau dans la perspective de réduire la morbidité des infections liées à la consommation d’eau contaminée.