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Syndromes d'insulinorésistance majeure : clinique et physiopathologie Volume 13, numéro 1, Janvier 2001

Auteurs
Unité Inserm 402, faculté de médecine Saint-Antoine, 27, rue Chaligny, 75571 Paris cedex 12.

La résistance à l'insuline est une anomalie métabolique fréquente. Elle joue un rôle important dans le syndrome métabolique (ou syndrome X), le diabète de type 2, l'obésité, les syndromes lipodystrophiques plus récemment individualisés survenant au cours des traitements antiviraux de la maladie VIH, et représente un risque cardiovasculaire préoccupant. Cependant sa physiopathologie reste mal comprise dans ces situations. Les syndromes d'insulinorésistance majeure, bien que rares, permettent d'explorer les mécanismes des altérations de la transmission du message insulinique. Si des mutations du gène du récepteur de l'insuline ont ainsi été mises en évidence chez de rares patients, des altérations post-récepteur sont probablement en cause dans d'autres cas. De plus, le rôle de la répartition corporelle du tissu adipeux semble déterminant dans l'apparition de l'insulinorésistance, comme en témoigne le tableau clinique des lipodystrophies, congénitales ou acquises. Cependant, le seul syndrome lipodystrophique dont la cause moléculaire est connue, la lipodystrophie familiale partielle de Dunnigan, due à des mutations du gène de la lamine A/C, a encore une physiopathologie mystérieuse. En effet, la lamine A/C est une protéine nucléaire ubiquitaire, dont d'autres altérations conduisent à une myopathie squelettique et/ou cardiaque. Les avancées dans la compréhension de ces syndromes, en particulier les lipodystrophies qui peuvent être considérées comme des syndromes métaboliques caricaturaux, permettront probablement d'éclaircir la physiopathologie de l'insulinorésistance plus commune.