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Les cécités monoculaires transitoires Volume 8, numéro 8, Octobre 1996

Auteurs
service de neurologie, hôpital Saint-Antoine, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris.

La cécité monoculaire transitoire ou « amaurose fugace » consiste en une baisse de l’acuité visuelle strictement monoculaire et transitoire, durant de quelques secondes à quelques minutes, et secondaire à un défaut de perfusion brutal et temporaire du globe oculaire. Ses caractéristiques cliniques et les signes ou symptômes associés éventuels permettent de la différencier des autres causes de baisse d’acuité visuelle transitoire telles que les éclipses visuelles de l’œdème papillaire, les crises de glaucome aigu par fermeture de l’angle, les tumeurs orbitaires… Le principal mécanisme des cécités monoculaires transitoires est embolique ; la découverte d’embols lors de l’examen du fond d’œil, même à distance de l’épisode de cécité monoculaire transitoire, est très évocatrice. Un mécanisme hémodynamique est possible mais beaucoup plus rare : il existe alors, parfois, une rétinopathie ou un syndrome d’ischémie oculaire traduisant une mauvaise tolérance du défaut de perfusion oculaire. Dans plus de la moitié des cas, la cécité monoculaire transitoire est secondaire à une sténose athéromateuse de l’artère carotide interne homolatérale ; elle peut être due à de nombreuses autres affections, telles que les dissections de l’artère carotide interne, la maladie de Horton, les cardiopathies emboligènes, les coagulopathies, les anticorps antiphospholipides… Il est fréquent qu’aucune cause ne soit mise en évidence, surtout chez les sujets jeunes, un spasme de l’artère centrale de la rétine étant alors parfois évoqué. En raison du risque de survenue d’un infarctus rétinien (3 % par an) ou cérébral (8 % par an) après un épisode de cécité monoculaire transitoire, il est essentiel de prendre en charge ces patients comme le sont ceux qui présentent un accident ischémique transitoire hémisphérique.