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Hémorragie de la délivrance : place de l’embolisation Volume 24, numéro 3, Mars 2012

Auteurs
CHRU de Montpellier, CHU Arnaud de Villeneuve, service de radiologie cardiovasculaire et thoracique, 191 avenue du Doyen Gaston Giraud, 34295 Montpellier Cedex 5, CHRU de Montpellier, CHU Arnaud de Villeneuve, service de gynécologie-obstétrique, 191 avenue du Doyen Gaston Giraud, 34295 Montpellier Cedex 5

L’hémorragie du post-partum est une urgence thérapeutique, dont la prise en charge a fait l’objet de recommandations nationales multidisciplinaires. L’embolisation artérielle sélective doit être discutée en cas de saignement persistant malgré les manœuvres obstétricales et résistant au traitement utérotonique. Le geste doit être pratiqué dans une salle d’angiographie dédiée, sous surveillance constante de la patiente par les anesthésistes. Ceci implique une équipe de radiologie interventionnelle entraînée et disponible 24 heures sur 24. L’éventualité d’un geste d’embolisation doit être rapidement décidée tant que le transfert de la patiente vers un centre spécialisé est possible. Si l’état hémodynamique de la patiente contre-indique le transport, une ligature chirurgicale des artères utérines devra être réalisée sur place. En cas d’échec du traitement conservateur (ligature vasculaire ou embolisation), une hystérectomie d’hémostase est indiquée en urgence. L’embolisation est recommandée en cas d’atonie utérine résistante aux utérotoniques, d’hémorragie cervico-utérine, de plaie cervico-vaginale suturée ou non accessible à un geste chirurgical, ou de thrombus vaginal. Elle pourra être discutée en cas d’anomalie d’insertion placentaire (placenta accreta). L’embolisation sélective des artères utérines est pratiquée de manière bilatérale en raison des réseaux anastomotiques. Il est recommandé d’utiliser des fragments de gélatine résorbable afin de limiter les complications ischémiques telles que la nécrose utérine ou l’insuffisance ovarienne. L’efficacité de l’embolisation est évaluée entre 73 et 100 % (la principale cause d’échec étant le placenta accreta). Cette technique conservatrice est sûre et fiable, permettant de préserver la fertilité des patientes dans la plupart des cas.