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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Vulnérabilité des populations pastorales dans le pays Karamoja en Ouganda Volume 20, numéro 3, juillet-août-septembre 2009

Auteur
Cirad ES Laboratoire de recherches vétérinaires et zootechniques BP 433 PO Box 433 N’Djamena Tchad, Cirad ES Campus international de Baillarguet 34398 Montpellier France

Le pays Karamoja au Nord-Est de l’Ouganda se singularise par un climat semi-aride où vivent des populations pastorales fortement attachées à leurs coutumes ancestrales. De tous temps, cette particularité a marginalisé la région qui n’a pas suivi le développement économique du pays : les taux de pauvreté et d’analphabétisme sont très élevés et les infrastructures pratiquement inexistantes. Les administrations successives ont systématiquement voulu sédentariser ces populations, qui vivent quasi exclusivement d’un élevage nomade. À cette fin, elles ont limité l’espace pastoral de ces dernières et rendu de plus en plus difficile leur accès aux ressources naturelles (eau et pâturages) ; une insécurité grandissante a résulté de la lutte des différents clans pour l’accès à ces ressources, insécurité qui se manifeste par des raids violents et des vols de bétail. Les enquêtes conduites en 2005 ont permis de décrire le calendrier agropastoral de la région et de confirmer que le niveau de pauvreté des populations y est très en deçà des normes admises, qu’elles vivent dans la zone la plus aride de la région ou dans la ceinture verte plus australe. L’absence de moyens financiers entraîne l’impossibilité pour les éleveurs d’entrer dans une logique de marché, remet en cause la viabilité de leur exploitation, et accroît leur vulnérabilité face à tout événement imprévu. Il paraît urgent de sortir de cette spirale qui expose le pays Karamoja à des risques autant environnementaux que sanitaires. Différents champs d’action pour le développement de la région sont proposés, bien qu’il soit difficile de dégager des priorités entre eux.