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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Soins prénatals à Kinshasa (République démocratique du Congo) : croyances, connaissances et obstacles à la programmation appropriée Volume 15, numéro 2, Mai-Juin 2005

Auteurs
Department of Epidemiology, University of North Carolina, Chapel Hill, NC, United States, Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ), Kinshasa, GTZ Santé, 5342, avenue du Cercle, Kinshasa Gombe, BP 7555, République démocratique du Congo, Ministère de la santé, Kinshasa, Hôpital général de Kinshasa, Pav. 27, Avenue Tombalbaye 67–78, BP 8502, Kinshasa Gombe, République démocratique du Congo

La communauté médicale internationale maintient que des soins prénatals adéquats, initiés avant la fin du quatrième mois de grossesse sont favorables aux résultats maternels et périnatals. Cependant, il existe peu de recherches sur la programmation des soins prénatals et sur les facteurs les influençant, et notamment sur les obstacles extérieurs et les croyances des femmes. La recherche a été effectuée dans des cliniques prénatales en République démocratique du Congo (RDC) où les taux de mortalité infantile et maternelle sont parmi les plus élevés d’Afrique subsaharienne, et où les soins prénatals sont initiés plus tard que dans les autres pays de cette région ; le but était d’évaluer les connaissances, croyances et obstacles aux soins prénatals. Dans ce document, nous présentons des données collectées par interviews structurées au moment de la première visite prénatale des femmes (N = 196). Bien que 75 % des femmes croient que les soins prénatals devraient commencer avant la fin du quatrième mois de grossesse, conformément à une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), seulement 22 % des femmes se sont présentées à cette échéance. Les obstacles importants étaient financiers (37 %) et le manque de connaissances sur le moment approprié (35 %). La grossesse était associée avec l’âge gestationnel à la première visite (p < 0,001). L’âge gestationnel moyen à la première visite était de 4,7 et 5,9 mois respectivement chez les primigestes et chez les femmes ayant deux grossesses antérieures. On constate un retard dans le commencement des soins prénatals chez la majorité des femmes à Kinshasa. L’éducation des femmes sur l’importance des soins prénatals reçus à temps et l’amélioration de l’accessibilité financière des services de santé prénatals devraient constituer des priorités pour les programmes de soins maternels et infantiles en RDC.