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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Situation du paludisme à Madagascar Volume 5, numéro 6, Novembre-Décembre 1995

Auteur
Service de la lutte contre le paludisme, ministère de la Santé publique, Antananarivo, Madagascar.
  • Page(s) : 358-62
  • Année de parution : 1995

Le paludisme demeure un des problèmes majeurs de Santé Publique à Madagascar. La diversité géo-climatique de la Grande Ile fait que la plupart des faciès éco-épidémiologiques du continent africain sur le plan du paludisme s’y retrouvent : faciès subéquatorial sur la côte Est, faciès tropical sur la côte Ouest, faciès tropical d’altitude au centre et faciès subdésertique dans le sud. Le paludisme de type stable est rencontré dans les deux premiers faciès dans lesquels les vecteurs majeurs sont An. gambiae et An. funestus, tandis que la transmission de la maladie, assurée principalement par An. arabiensis et An. funestus, est fortement instable dans les deux autres, occasionnant des épidémies meurtrières. Le paludisme d’importation est même présent dans quelques zones habitées, situées au-dessus de 1 500 mètres d’altitude et au cœur des grandes villes. Les stratégies de lutte consistent actuellement en : - la prise en charge précoce et correcte des cas dans tout le pays, appuyée sur une base communautaire ; - la chimioprophylaxie dans le groupe cible des femmes enceintes ; - la lutte antivectorielle imagocide sur les hautes terres centrales, appuyée par une surveillance épidémiologique efficace. L’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide n’a pas encore pu dépasser le stade d’essais. Mais, malgré les efforts entrepris et les dépenses englouties dans le Programme national, la lutte contre le paludisme est encore loin de couvrir la population entière. Coûts élevés des pulvérisations intradomiciliaires, étendue du pays et mauvaise accessibilité de plusieurs régions en saison de transmission, couverture sanitaire des populations rurales insuffisante en quantité et en qualité constituent les principales contraintes de la lutte. La restructuration actuelle du Service de santé à Madagascar constitue une opportunité favorable à la mise en place d’une nouvelle approche de lutte axée sur la participation des structures de santé décentralisées et à la contribution des communautés à la conception et à la réalisation de leurs stratégies de lutte respectives appuyées par le Service central de lutte contre le paludisme. Cette nouvelle approche décentralisée semble plus appropriée pour répondre aux exigences des stratégies spécifiques et sélectives de lutte, mieux adaptées aux différents faciès précités et pour rendre plus efficace le Programme national de lutte contre le paludisme.