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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Etude des risques professionnels chez les potiers au Maroc Volume 10, numéro 4, Juillet - Août 2000

Auteurs
Société marocaine de médecine du travail, 44, boulevard Lalla-Yacout, Casablanca, Maroc.
  • Page(s) : 249-54
  • Année de parution : 2000

Le Maroc est connu pour ses poteries dont les plus importants sites se trouvent à Rabat, Safi, Marrakech et Fès. Cette enquête épidémiologique descriptive de type transversal s’est déroulée sur une période de 8 mois de janvier à août 1997. La population étudiée est constituée de 290 ouvriers de sexe masculin appartenant à 36 ateliers. Cette étude a comporté une enquête médico-sociale (un questionnaire, un examen clinique et, chez 95 artisans représentatifs, un bilan biologique) et une analyse des conditions de travail avec évaluation de la pollution atmosphérique. Les dosages atmosphériques ont intéressé les concentrations en zinc, cuivre, fer, chrome et plomb. Seules les teneurs en plomb se sont révélées significativement élevées et ont été répétées à trois reprises. Cette étude a mis en évidence les mauvaises conditions de travail et le non-respect de la réglementation régissant les mesures particulières de prévention et les règles d’hygiène applicables aux établissements où le personnel est exposé de façon habituelle à l’intoxication saturnine. Les prévalences des pathologies retrouvées sont : musculo-squelettique 67,6 %, dermatologique 8,3 %, digestive 58 %, respiratoire 28 %, neurologique 35,5 %. Plusieurs signes cliniques peu spécifiques et souvent mineurs ont été notés chez la majorité des potiers mais c’est le bilan toxicologique qui a confirmé l’imprégnation saturnine chez 74 % des sujets exposés (plombémie, CPU, ALAU). Les potiers du Maroc ne font l’objet d’aucune protection. Il est nécessaire d’instaurer une surveillance technique et médicale spéciale et de faire appliquer les textes législatifs en matière d’exposition au plomb.