JLE

Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

MENU

Épidémie d’histoplasmose pulmonaire après visite d’une grotte en Nouvelle-Calédonie Volume 5, numéro 4, Juillet-Août 1995

Auteurs
BP 9654, 98807 Nouméa, Nouvelle-Calédonie. M. Noël: Epiter (Association pour le développement de l’épidémiologie de terrain), Paris, France, Service de pneumologie, Centre hospitalier territorial Gaston-Bourret, BP J5, 98845 Nouméa cedex, Nouvelle-Calédonie, Service de bactériologie, Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, BP 61, 98845 Nouméa, Nouvelle-Calédonie, Service de radiologie, Centre hospitalier territorial Gaston-Bourret, BP J5, 98845, Nouméa cedex, Nouvelle-Calédonie.
  • Page(s) : 219-25
  • Année de parution : 1995

Nous décrivons une épidémie d’histoplasmose pulmonaire aiguë à Histoplasma capsulatum, survenue en février 1994 en Nouvelle-Calédonie chez un groupe de sauveteurs après un exercice prolongé dans une grotte peuplée de chauves-souris. Sur vingt-quatre personnes exposées, vingt et une sont symptomatiques. Les cas surviennent tous en quinze jours et le délai d’incubation après la première exposition s’étend d’un à dix-sept jours. Les signes cliniques initiaux, sur cette série, sont peu évocateurs d’une pathologie respiratoire, ce qui démontre que le diagnostic est difficile à obtenir devant un cas isolé et en dehors d’une notion d’exposition au risque. Les recherches d’H. capsulatum chez les malades et dans la grotte sont négatives avec les techniques utilisées. La séroconversion de treize patients sur les vingt-quatre exposés confirme le diagnostic. La radiographie pulmonaire est anormale chez tous les individus symptomatiques, les lésions allant de quelques nodules à une miliaire. La guérison est obtenue en quinze jours à cinq mois. Aucune forme disséminée et aucun décès ne seront enregistrés. Les individus exposés asymptomatiques semblent s’être immunisés au préalable en visitant cette même grotte. L’étude permet de reparler de cette pathologie, peu connue en Nouvelle-Calédonie, qui est pourtant une zone d’endémie d’histoplasmose ; l’incidence de la maladie y est en effet probablement sous-estimée devant une prédominance de cas peu symptomatiques et la relative difficulté pour poser le diagnostic.