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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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Epidémiologie de l’asthme de l’enfant Volume 2, numéro 3, Mai - Juin 1999

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L'asthme infantile est une maladie fréquente dans les pays en développement qui a des conséquences sociales, économiques et psychologiques importantes. Cette affection est difficile à appréhender car son modèle est complex. Il n'en existe pas de définition univoque car c’est une maladie très hétérogène. La caractérisation du patient doit tenir compte de plusieurs particularités individuelles, de l'état immunitaire et du terrain atopique. De plus, l'asthme est une maladie multifactorielle pour laquelle il est difficile de distinguer les causes des facteurs la déclenchant. L'approche épidémiologique a fait progresser la connaissance que nous en avons [1, 2]. Cette revue présente les problèmes de définition de l'asthme en épidémiologie puis fait le point sur les principaux résultats des études épidémiologiques : répartition géographique et gravité de l'asthme infantile, identification de ses déterminants et évaluation des stratégies de prévention. Pronostic de l'asthme La prévalence de l'asthme chez l'adulte est moindre que celle observée chez l'enfant. Ceci serait dû au fait que, chez certains sujets, l'asthme disparaît à la puberté. Néanmoins, il existe des asthmes qui commencent à l'âge adulte, probablement parce que les agents allergisants responsables sont rarement rencontrés dans l'enfance. Il existe peu d'études qui permettent d'analyser de façon appropriée le devenir des enfants asthmatiques, la majorité de celles qui ont été menées ayant été rétrospectives. Seules trois d’entre elles ont suivi des asthmatiques de l'enfance à l'âge adulte [26-28]. Le pourcentage d'asthmatiques au début du suivi qui avaient toujours des symptômes d'asthme à la fin de l'étude y varie de 20 à 46 %, certains sujets ayant commencé à fumer. Les données de prévalence de l'asthme de l'adulte font état de variations importantes entre les pays [5]. En France, l'asthme au cours de la vie a été rapporté pour 7,4 % des sujets à Grenoble, 9,2 % à Montpellier et 9,3 % à Paris ; l'asthme au cours des 12 mois précédant l’étude pour 2,7 % des sujets à Grenoble, 3,5 % des sujets à Montpellier et 4,0 % des sujets à Paris (p = 0,02) ; des sifflements au cours de cette même période, en dehors des infections, pour 10,1 % des sujets à Grenoble, 8,6 % à Montpellier et 8,8 % à Paris [29]. D'après l'enquête sur la santé et les soins médicaux réalisée par l'INSEE en collaboration avec le CREDES auprès d'un échantillon représentatif de 20 417 personnes, un nombre semblable de personnes (3,4 %) aurait souffert d'asthme en France en 1991-1992 : la prévalence de l'asthme était de 3,7 % chez les hommes et 3,1 % chez les femmes, ce qui représente environ 1 million d'hommes et 894 000 femmes atteints d'asthme sous une de ses formes cliniques. Ces données ont été confirmées par celles obtenues à partir de l'enquête annuelle de 1994 du CREDES sur la santé et la protection sociale, qui a estimé à 3,1 % la prévalence totale de l'asthme, soit 3,4 % chez les hommes et 2,9 % chez les femmes. Depuis les années 70, la prévalence de l'asthme a augmenté de manière importante même chez l'adulte.