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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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Diagnostic de l’asthme chez l’enfant Volume 2, numéro 3, Mai - Juin 1999

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L'asthme est la plus fréquente des maladies chroniques de l’enfant, avec une prévalence cumulative moyenne de près de 10 % [1]. Dans les trois quatre des cas, il apparaît avant 5 ans. Sa fréquence réelle est encore plus importante puisque le diagnostic d’asthme n’est pas posé par un médecin chez environ la moitié des enfants qui en présentent des symptômes [2]. Le défaut de diagnostic est favorisé par l'absence de spécificité des manifestations cliniques et par la tolérance de l’enfant à des symptômes modérés intermittents. La fréquence des retards au diagnostic entraîne une insuffisance thérapeutique aux conséquences négatives sur les plans respiratoire et scolaire. Généralement, le diagnostic d’asthme est facilement évoqué devant des épisodes intermittents de dyspnée, de wheezing et/ou de toux survenant plus volontiers la nuit ou le matin au réveil que dans la journée. La notion d’exacerbation récurrente, souvent déclenchée par des allergènes, des infections virales, l’exercice physique ou l’inhalation de polluants est capitale. La disparition des symptômes soit spontanément, soit à l’aide de bronchodilatateurs est un bon argument diagnostique. Dans certaines circonstances, les facteurs déclenchants peuvent entraîner une bronchoconstriction sévère mettant la vie du patient en danger. Le diagnostic d’asthme peut ainsi être porté à partir de cinq questions [3] : l’enfant a-t-il présenté un ou plusieurs épisodes de wheezing ? A-t-il une toux chronique nocturne ? Tousse-t-il, a-t-il des sifflements ou ressent-il une oppression thoracique après exposition à des pneumallergènes ou à des polluants ? L’effort déclenche-t-il une quinte de toux ou des sifflements ? Les infections ORL se « transforment-elles » en bronchites ou durent-elles plus de 10 jours ? Chez le jeune enfant, les présentations atypiques sont fréquentes. Il peut s’agir d’une toux chronique isolée, le plus souvent sèche et nocturne, facilement déclenchée par le rire ou les efforts. Les laryngites récidivantes témoignent également et fréquemment d’une hyperexcitabilité des voies aériennes inférieures [4]. Enfin, les rhinopharyngites récidivantes doivent faire évoquer l’allergie lorsque la durée des symptômes est traînante.