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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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Aérosols d’antibiotiques et mucoviscidose Volume 3, numéro 2, Mars-Avril 2000

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En trois décennies, la survie des patients atteints de mucoviscidose a augmenté de façon significative. L’utilisation de nouvelles modalités d’administration des antibiotiques a notamment participé à l’amélioration du pronostic. Utilisés depuis plus de quarante ans, les aérosols d’antibiotiques ont longtemps été administrés de façon purement empirique et considérés comme une thérapeutique de second choix dans la mucoviscidose. Cette voie d’administration est pourtant particulièrement intéressante car elle permet l’obtention sélective et rapide de concentrations pulmonaires nettement plus élevées que celles obtenues par voie intraveineuse [1]. Ce n’est en fait que depuis les années 90 que cette voie d’administration a fait l’objet d’une réelle évaluation scientifique, tant pour ses aspects techniques que pour ses indications [2, 3]. Les aérosols d’antibiotiques comportent une efficacité clinique indiscutable chez le sujet atteint de mucoviscidose lorsqu’ils sont administrés au long cours entre les cures d’antibiotiques. Il est toutefois difficile de tirer des conclusions des essais actuels du fait d’imperfections méthodologiques. Le plus préoccupant est l’empirisme de la dose d’antibiotique : celle-ci est identique quel que soit l’âge, alors que l’augmentation des volumes pulmonaires au fur et à mesure de la croissance imposerait une adaptation posologique. Les appareils doivent être optimisés pour une administration distale. Actuellement, prescripteurs et fabricants travaillent avec l’association française de normalisation AFNOR et ses homologues européens à l’établissement de procédures d’homologation. Ceci permettra enfin un choix optimal de l’appareil en fonction de la molécule et une administration efficace de l’aérosol.