Médecine thérapeutique / Endocrinologie
MENUAcide rétinoïque et traitement du cancer thyroïdien différencié Volume 2, numéro 1, Janvier - Février 2000
Illustrations
- Mots-clés : Acide rétinoïque, cancer thyroïdien différencié.
- Page(s) : 41-4
- Année de parution : 2000
Le traitement classique du cancer différencié de la thyroïde (CTD) comporte un traitement chirurgical par thyroïdectomie totale, complété par un traitement par l’iode 131 à visée ablative (ou IRAthérapie par 3700 MBq 131I). L’évolution est le plus souvent simple, mais dépend classiquement du type histologique : les cancers papillaires, qui sont les plus fréquents (environ 80 %), peuvent récidiver surtout au niveau loco-régional (métastases ganglionnaires), mais parfois à distance (essentiellement métastases pulmonaires) ; les cancers folliculaires (environ 20 %), classiquement plus agressifs, récidivent localement ou à distance (métastases osseuses et pulmonaires en particulier) [1, 2]. La surveillance qui repose principalement sur l’examen clinique, le dosage de la thyroglobuline (Tg) et la scintigraphie à intervalles réguliers (74-185 MBq 131I) [3-5] doit permettre de faire le diagnostic précoce des métastases pour pouvoir les traiter tôt, et assurer ainsi une meilleure survie [5, 6]. La fixation de l’131I au niveau d’un site métastatique dépend à la fois du caractère plus ou moins différencié de la tumeur primitive elle-même [7], mais aussi de l’éventuelle dédifférenciation des métastases elles-même [8]. Ce phénomène avait été décrit notamment après radiothérapie et/ou IRAthérapie, et au cours de l’évolution naturelle de certains cancers papillaires se transformant en cancer anaplasique [9-10]. De plus, il s’agit le plus souvent d’une population cellulaire hétérogène, et seules les sous-populations capables d’accumuler l’131I seront la cible du traitement [11]. L’hypothèse d’une dé-différentiation des localisations secondaires avait été reprise en 1995 par Mazzaferri [12]. La réapparition spontanée d’une fixation à l’131I ne survient alors jamais ou est exceptionnelle : seul un cas a été rapporté dans la littérature [13]. L'absence de fixation de l'131I s'accompagne d'une plus grande mortalité [4, 6, 14]. Il s’agit donc d’une véritable situation d’impasse thérapeutique puisque l'131I ne se fixe plus ou incomplètement. L'utilité de l'acide rétinoïque (AR) comme thérapeutique différenciante dans les leucémies à promyélocytes n'est plus à démontrer [15, 16]. Son rôle et son mécanisme d’action en oncologie (tableau) ne sont pas encore pleinement établis, la plupart des essais étant encore en cours d’évaluation.