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Médecine thérapeutique

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Les médicaments anti-épileptiques Volume 5, numéro 9, Novembre 1999

Auteurs
Centre Saint-Paul, 13258 Marseille 09 cedex, France.

Le terme de « comitialité », qui fait référence à la survenue redoutée, pendant les comices de la Rome antique, d’une crise convulsive qui en interrompait le cours, est heureusement tombé en désuétude : on ne parle donc plus d’« anticomitiaux », mais d’anti-épileptiques. Ce terme se révèle cependant ambigu : en effet, il implique que de tels médicaments traitent l’épilepsie. Si un effet réellement « anti-épileptique », c’est-à-dire préventif d’une épilepsie ultérieure, commence à être démontré pour certaines médications, le sujet de cette mise au point concerne plutôt l’ensemble des médications qui empêchent, de façon purement symptomatique, la survenue des crises épileptiques. Le terme d’« anticonvulsivants » n’est pas non plus très adapté, car la plupart des crises épileptiques ne sont pas « convulsives » au sens clinique du terme. Nous nous plierons donc à l’usage actuel, qui consiste à parler de médicaments anti-épileptiques (MAE). La panoplie des MAE s’enrichit très nettement en cette fin de xxe siècle, la mise à disposition de nouvelles molécules suivant une courbe presque exponentielle : la liste des médications actuellement disponibles a été rapportée dans le tableau 1. Une vue d’ensemble de ces médications, et, a fortiori, une expérience clinique pratique de leur usage, n’est possible que pour un petit nombre de prescripteurs. Nous voudrions donc ici fournir au prescripteur moins spécialisé une vue d’ensemble, forcément schématique et incomplète, des MAE couramment prescrits en 1999, en rappelant brièvement l’existence de molécules disparues, et des molécules à venir prochainement. Notre approche sera essentiellement pratique et sera centrée sur les principales précautions d’emploi et indications des nombreux MAE encore ou déjà disponibles.