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Quelle activité physique chez l’obèse ? Volume 4, numéro 8, Octobre 2008

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Cette étude randomisée nord-américaine avait pour but de quantifier l'activité physique nécessaire à un patient obèse pour qu'il consolide une perte de poids sur le long terme.

201 consultantes d'un centre hospitalier spécialisé dans ce domaine ont participé à l'étude. Leur âge variait entre 21 et 45 ans, leur indice de masse corporelle entre 27 et 40. Elles n'avaient pas de contreindications à une perte de poids ou à l'activité physique. Durant l'essai, leurs apports alimentaires journaliers variaient entre 1 200 kcal/j pour les moins de 90 kg et 1 500 au-delà. Elles ont été suivies intensivement : participation à des réunions hebdomadaires durant les 6 premiers mois, 2 fois par mois du 7e au 12e mois, 1 fois par mois des 13e au 18e. Elles recevaient de même périodiquement des conseils téléphoniques. Quatre groupes d'activité physique ont été formés par titrage au sort selon l'intensité et la dépense d'énergie, les objectifs à atteindre étant comptabilisés en minutes et/ou kcal par semaine. Les résultats en termes de pertes du poids initial ont été en moyenne identiques dans les 4 groupes, soit respectivement 8-10 % à 6 mois et 5% à 24 mois. Celles qui conservaient à 24 mois une perte de poids de plus de 10 % étaient celles qui avaient la plus importante activité physique (275 minutes/semaine).

Jakicic JM, Marcus BH, Lang W, Janney C. Effect of exercise on 24-month weight loss maintenance in overweight women. Arch Intern Med. 2008;168:1550-58.

Thompson WG, Levine JA. Invited commentary. Arch Intern Med. 2008;168:1559-60.

Commentaires de la rédaction

* Le dossier « obésité » de ce numéro de Médecineest consacré à la difficulté de la prise en charge de ces patients. Cet essai le confirme en montrant qu'une activité physique équivalente à 2 000 kcal/ semaine ­ presque 40 minutes par jour ­ est nécessaire au maintien d'une perte de poids relativement modeste, dans une population pourtant suivie et encadrée très rigoureusement des points de vue diététique et comportemental. Nous sommes loin des conditions de la «vraie vie » !

* Les commentateurs de la Mayo clinic partagent ce pessimisme et insistent sur plusieurs leçons fondamentales de cette étude : même 2 années de suivi ne permettent pas de conclure pour ce qui suivra ; et peu d'obèses sont capables, au long cours, de poursuivre une activité aussi intensive. Il faut donc mettre en œuvre des stratégies complexes combinant les activités sportives avec des modifications des conditions de travail et de loisirs, mais aussi de l'environnement domestique, moins de télévision et plus de mouvement. Cela devient urgent si l'on veut contrer les dégâts de l'épidémie d'obésité mondiale...