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Mieux s’alimenter après un premier infarctus… Volume 9, numéro 8, Octobre 2013

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Le suivi de la cohorte prospective américaine suggère l’efficacité d’une alimentation de type « méditerranéen », riche en lipides polyinsaturés et pauvre en boissons et jus de fruits sucrés.

Les auteurs ont inclus dans leur cohorte 2 258 femmes de la Nurses Health Study Health et 1 840 hommes de la Health Professionals Follow-up Study ayant survécu à un infarctus du myocarde au cours de la première période de ces études et rempli les questionnaires nutritionnels pré et post-infarctus. L’alimentation était évaluée selon l’Alternative Healthy Eating Index 2010 (AHEI2010), qui concerne les aliments et nutriments associés au risque de maladie chronique rapportés dans la littérature. Les données ont été ajustées pour les médicaments, les antécédents médicaux et les facteurs de risque, avec comme critère d’analyse la mortalité cardiovasculaire et toutes causes. Au cours du suivi (du 1er infarctus au décès ou à la fin de l’étude en 2008), 682 femmes et 451 hommes sont décédés (toutes causes confondues), avec une durée médiane de survie de 8,7 ans pour les femmes et 9 pour les hommes. Le Hazard Ratio ajusté (RR) était de 0,76 (0,60-0,96) pour la mortalité toutes causes et de 0,73 (0,51-1,04) pour la mortalité cardiovasculaire, en comparant les quintiles extrêmes AHEI2010. Une plus grande augmentation de la AHEI2010 entre le pré- et le post-infarctus était significativement associée à une réduction significative de la mortalité toutes causes (HR 0,71 ; 0,56-0,91) et cardiovasculaire (HR 0,60 ; 0,41-0,86). En excluant le composant alcool, les RR ajustés étaient de 0,73 (0,58-0,93) pour la mortalité toutes causes et de 0,81 (0,64- 1,04) pour la mortalité cardiovasculaire.

Li S, Chiuve SE, Flint A, Pai J, Forman JP, Hu FB et al. Better Diet Quality and Decreased Mortality Among Myocardial Infarction Survivors. JAMA Intern Med. doi:10.1001/jamainternmed.2013.9768.

Que retenir pour notre pratique ?
• L’étude a de nombreuses limites, que soulignent ses auteurs : validité et reproductibilité du score AHEI2010 en post-infarctus, facteurs confondants non identifiés, non-indication de l’activité physique, ou du statut socio-économique, etc.
• L’une des questions sans réponses est celle de l’interaction entre régime alimentaire et prise de médicaments hypolipémiants : ces médicaments induiraient-ils une moindre rigueur diététique ?
• Des réponses complémentaires, cette fois en prévention primaire, ont été apportées par l’étude PREDIMED (voir ci-dessus).

Mots clés : Maladies cardiovasculaires ; Prévention secondaire ; Régime alimentaire [Cardiovascular Diseases; Diet; Secondary Prevention]