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Les statines ne sont pas une « assurance » contre le risque diététique... Volume 10, numéro 6, Juin 2014

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Les données 1999-2010 de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) américaine montrent que l’apport calorique et lipidique a plus augmenté chez les utilisateurs de statines que chez les non-utilisateurs, ce qui traduit un mauvais contrôle diététique.

L’enquête sur les apports caloriques et lipidiques a été faite auprès d’un échantillon représentatif de 27 886 adultes américains âgés de 20 ans ou plus, pour étudier les tendances temporelles de l’alimentation chez les utilisateurs ou non de statines après ajustement pour les possibles facteurs confondants. En 1999-2000, l’apport calorique était beaucoup moins important chez les utilisateurs de statines par rapport aux non-utilisateurs (2000 vs 2179 kcal/j, p = 0,007) ; il n’y avait plus de différence statistique en 2005-2006. En 2009-2010, les utilisateurs de statines avaient un apport calorique de 9,6 % plus élevé (1,8 à 18,1, p = 0,02) qu’en 1999-2000, alors qu’aucun changement significatif n’était observé chez les non-utilisateurs. Les utilisateurs de statines consommaient également nettement moins de matières grasses en 1999-2000 (71,7 vs 81,2 g/j, p = 0,003), cette consommation augmentant de 14,4% (3,8 à 26,1, p = 0,007), sans changement significatif chez les non-utilisateurs ; l’IMC a augmenté davantage chez les utilisateurs de statines (1,3) que chez les non-utilisateurs (0,4) dans le modèle ajusté (p = 0,02).

Sugiyama T, Tsugawa Y, Tseng CH, Kobayashi Y, Shapiro MF. Different Time Trends of Caloric and Fat Intake Between Statin Users and Nonusers Among US Adults Gluttony in the Time of Statins? JAMA Intern Med. 2014. doi:10.1001/jamainternmed.2014.1927.

Que retenir pour notre pratique ?
• Prendre un médicament-miracle mettrait donc à l’abri des complications des mauvaises habitudes alimentaires ? Voilà une représentation « forte » dont il faut tenir compte lors de la prescription ou du renouvellement d’un traitement « anti-cholestérol ».
• En constatant une fois de plus qu’il est plus simple de prendre un comprimé que de modifier des habitudes délétères…

Mots clés : Inhibiteurs de l’hydroxyméthylglutaryl- CoA réductase ; Maladies cardiovasculaires ; Régime alimentaire [Cardiovascular Diseases; Diet; Hydroxymethylg lutaryl-CoA Reductase Inhibitors]