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L'AVC : l'urgence des 4 premières heures Volume 4, numéro 10, Décembre 2008

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Sur la base de données romandes, il apparaît que le transfert direct des patients de leur domicile à un centre spécialisé permet à un plus grand nombre de récupérer sans séquelles.

Les auteurs analysent les données 2003-2007 de 279 patients hospitalisés après AVC ischémique dans l'unité spécialisée cérébrovasculaire (UCV) du CHUV, dont 40 % ont bénéficié d'une thrombolyse. La thrombolyse intraveineuse de l'AVC ischémique avec le rt-PA (alteplase ou Actylise®) n'est pas seulement associée à une meilleure chance de survie, mais surtout à une réduction importante du handicap chez les survivants. Ce bon résultat a été possible du fait du raccourcissement du délai moyen d'acheminement à l'hôpital, 123 minutes vs 243, ce qui compte tenu des 60 mn nécessaires avant l'injection, permet la thrombolyse dans les délais impartis (< 4,5 heures). L'expérience romande démontre une diminution des délais et un recours accru à la thrombolyse dans tous les cas où le patient est directement acheminé vers une UCV sans détour par l'hôpital régional, sans imagerie et quel que soit le moyen de transport. En conséquence, les auteurs recommandent des campagnes de prévention à large échelle axées sur la reconnaissance des symptômes de «l'attaque cérébrale» et surtout sur son urgence et les possibilités de traitement. Une nouvelle campagne nommée HELP a été lancée par la Fondation suisse de cardiologie depuis 2007.

Freiburghaus D, Kehtari R, Yersin B, Michel P. Accès à la thrombolyse lors d'AVC : rôle des secours préhospitaliers et des médecins de premier recours. Rev Med Suisse. 2008;179:33577.

Commentaires de la rédaction

* L'étude romande confirme l'efficacité connue des « stroke units » anglosaxons.

* Le texte administratif fondateur des «unités neurovasculaires», appellation retenue dans l'hexagone, est la circulaire DHOS/DGS/DGAS n° 2003-517 du 3 novembre 2003 relative à la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux. Mais il semble particulièrement difficile de trouver une évaluation de la situation hospitalière française actuelle (une trentaine de ces unités sur l'ensemble du territoire d'après une estimation récente ?).