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Cancer de la prostate : aider la décision du patient Volume 6, numéro 3, Mars 2010

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La revue de la littérature faite par les deux canadiens sur Pubmed montre que le médecin de famille peut jouer un rôle de premier plan.

La stratégie thérapeutique optimale du cancer de la prostate localisé n’a pas encore été établie, entre surveillance active, prostatectomie radicale, radiothérapie et cryoablation. La chirurgie est habituellement perçue comme le « meilleur traitement », la surveillance active comme une option peu sérieuse, comprise comme « ne rien faire ». Une proportion considérable des patients prend sa décision selon les recommandations du spécialiste, sans demander un second avis dans plus de la moitié des cas, position passive accompagnée des plus hauts niveaux de regret 1 an après (4 à 19 % des cas selon les études). Connaissant mieux que le spécialiste les facteurs psychosociaux qui influencent la décision du patient, le médecin de famille peut l’aider à faire un choix mieux éclairé, en l’encourageant à tenir compte de ses valeurs personnelles, en vérifiant la pertinence des informations dont il dispose, notamment à propos des effets secondaires du traitement, et en informant mieux, le cas échéant, les personnes proches de son entourage qui interviennent plus ou moins directement dans sa décision.

1. Bernie K, Robinson J. Helping patients with localized prostate cancer reach treatment decisions. Can Fam Physician. 2010; 56:137-41.
2. Ladouceur R. Ah ! Si nous pouvions prédire l’avenir. Can Fam Physician. 2010; 56:118.

Les questions que se pose la rédaction
• Que le médecin de famille apparaisse dans ces études de niveau II et III comme un conseiller relativement « neutre » est peut-être un peu excessif… On le voit mal s’opposer à la recommandation expresse d’intervention du spécialiste consulté à sa demande…
• L’éditorial de R. Ladouceur rappelle justement que « même si ces conseils sont fort judicieux, ils mettent aussi en lumière la position délicate du médecin de famille qui se trouve ainsi à gérer l’incertitude et à soutenir la prise de décision ». Décider de ce qu’il faut faire en pareil cas reste un dilemme insoluble que notre confrère canadien propose de contourner en discutant ouvertement des pires scénarios hypothétiques possibles avec le patient.

Mots clés : cancer de la prostate, décision, information