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Bien connaître les « céphalées de type tension » Volume 2, numéro 2, Février 2006

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  • Page(s) : 56
  • Année de parution : 2006

Le terme « céphalée de type tension » a été choisi en 1988 (et maintenu en 2004) dans la classification de la Société internationale des céphalées (IHS pour International Headache Society) afin de souligner la pathogénie incertaine de ces céphalées tout en indiquant qu'une certaine forme de tension mentale et/ou musculaire pourrait jouer un rôle causal. Il s'agit de la céphalée la plus courante puisqu'il est considéré que près de 80% de la population générale est atteinte de céphalée de tension épisodique et jusqu'à 3 % de céphalée de tension chronique.

Il s'agit d'un syndrome hétérogène dont le diagnostic est principalement fondé sur l'absence des éléments trouvés dans d'autres types de céphalées comme la migraine. La céphalée de tension est donc sans caractéristique hormis la douleur céphalique. Les critères diagnostiques généraux sont une durée de 30 minutes à 7 jours, au moins deux des caractéristiques que sont une localisation bilatérale, une douleur à type de pression ou de serrement (non pulsatile), une intensité faible à modérée, une absence d'aggravation par l'activité physique de routine, les deux caractéristiques que sont l'absence de nausées ou de vomissements et l'absence de photophobie ou de phonophobie (ou seulement l'un des deux troubles). En outre, cette céphalée ne peut pas être due à une autre affection.

Au point de vue physiopathologique, les mécanismes périphériques jouent probablement un rôle important dans les formes rares ainsi que dans les formes fréquentes de céphalées de tension alors qu'elles deviennent prépondérantes dans les formes chroniques. En fait, l'importance des facteurs périphériques et centraux peut varier entre sujets et avec le temps chez le même sujet.

Actuellement, l'ibuprofène (800 mg) peut être considéré comme étant le traitement de premier choix pour la céphalée de tension aiguë en raison de sa remarquable tolérance gastro-intestinale, suivi par le naproxène sodique (825 mg). Les antidépresseurs tricycliques sont le traitement de première ligne le plus largement utilisé (parmi lesquels l'amitriptyline pour la céphalée de tension chronique). D'autres traitements de fond ont aussi prouvé leur efficacité tels la relaxation et les techniques de biofeedback musculaire ainsi que les techniques comportementales dites cognitives. L'association de ces différents traitements non pharmacologiques avec un tricyclique est plus efficace que chacun de ces traitements appliqué seul.


Fumal A, et al. Céphalées de tension. Rev Neurol (Paris). 2005;161:720-2.