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Journal de Pharmacie Clinique

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Les conduites agressives iatrogènes : implication des psychotropes Volume 22, numéro 2, avril-mai-juin 2003

Auteurs
1. Service de pharmacie, 2. Secteur G05, 3. Département de soins et réhabilitation psychosociale, CH de Saint‐Egrève, BP 100, 38120 Saint‐Egrève

Les conduites agressives constituent actuellement un problème de grande envergure, particulièrement chez les personnes atteintes de maladies mentales. Différents psychotropes sont utilisés dans la gestion de l‘agressivité et de l‘agitation. Neuroleptiques typiques et atypiques, benzodiazépines, antidépresseurs et normothymiques ont fait la preuve de leur efficacité dans cette indication. Mais des effets paradoxaux liés à l‘utilisation de ces molécules sont évoqués dans la littérature. Une enquête naturalistique et rétrospective a été menée au centre hospitalier de Saint‐Egrève durant 8 mois. Les ordonnances de patients ayant présenté un état d‘agitation, d‘agressivité ou de violence ont été examinées, ainsi que le diagnostic CIM‐10. Parallèlement, les traitements de l‘ensemble des malades du centre hospitalier ont été examinés un jour donné. La comparaison des données du groupe 8 mois avec celles du groupe 1 jour permet de constater que les patients du groupe 8 mois : étaient plus jeunes ; présentaient davantage de psychoses et de troubles mentaux organiques ; recevaient plus de traitements neuroleptiques, particulièrement de loxapine ; recevaient moins d‘antidépresseurs, mais davantage de tricycliques ; recevaient plus de benzodiazépines. Ces résultats, mis en parallèle avec les données bibliographiques, nous ont conduits à nous interroger sur l‘implication de la loxapine, des antidépresseurs tricycliques et des benzodiazépines. Une étude prospective de plus grande ampleur sera nécessaire pour conclure.