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Génétique des hallucinations : des voix pas sans gène ! Volume 88, numéro 10, Décembre 2012

Auteurs
CHRU de Lille, université Lille-Nord de France, pôle de psychiatrie, 59000 Lille, France, Université droit et santé de Lille (UDSL), laboratoire de neurosciences fonctionnelles et pathologies (LNFP), 59000 Lille, France, Service médicopsychologique régional d’Annoeullin, route de Carvin, 59112 Annoeullin, France, Centre de psychiatrie et neurosciences, Inserm U-894, Paris, France

La schizophrénie est une maladie psychiatrique hétérogène, à hérédité complexe ayant des facteurs de risque génétiques et environnementaux. L’identification des facteurs génétiques est difficile, et se focaliser sur la dimension hallucinatoire peut permettre de réduire l’hétérogénéité phénotypique de la maladie. Les études génétiques, peu nombreuses concernant cette dimension clinique, s’intègrent dans différents modèles d’étude des hallucinations qui prennent en compte le rôle de concepts variés, allant des émotions à la dopamine (hypothèse dopaminergique) en passant par l’implication du langage. Le transporteur de la sérotonine ( 5-HTT), le gène codant pour le récepteur de cholecystokinine ( CCK-AR) et le gène FOXP2 (impliqué dans le langage), pourraient être impliqués dans les phénomènes hallucinatoires. Cette synthèse de la littérature nous invite à considérer que les futures études de génétique devraient se porter sur des populations caractérisées plus finement au niveau clinique (intensité, fréquence, modalité hallucinatoire…) et devraient s’intégrer dans un cadre théorique comme celui de la dysconnectivité et de la neuroplasticité. Cette approche est possible par le couplage de méthodes de génétique et d’imagerie, et permet de s’inscrire dans une compréhension plus globale de ce phénomène, à condition que les conditions nécessaires à ces recherches soient respectées, c’est-à-dire la collection de larges échantillons multicentriques utilisant les mêmes paradigmes.