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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Traitement par mucosectomie endoscopique des cancers superficiels de l'œsophage Volume 9, numéro 4, Juillet - Août 2002

Auteur
Service d'endoscopie digestive, CHU de la Milétrie, 86021 Poitiers Cedex.

Selon les registres du cancer, la part des cancers œsophagiens superficiels ne cesse de croître. Au Japon, grâce au dépistage de ces lésions par une endoscopie rigoureuse couplée à la coloration par lugol, le taux de cancer superficiel atteint 42 %, dont 18 % de tumeurs intramuqueuses. C'est le risque d'envahissement gan-glionnaire qui va indiquer le recours à la chirurgie ou à la résection endoscopique d'un cancer de l'œsophage. Le traitement endoscopique par mucosectomie n'intéresse que les cancers confinés à la muqueuse dont le risque d'extension ganglionnaire ou métastatique est quasi nul. Il nécessite un bilan préthérapeutique précis faisant appel aux colorations vitales et à l'échoendoscopie standard et haute fréquence. La technique la plus courante est celle de l'aspiration-section. Il est indispensable d'avoir une technique rigoureuse de résection et de traitement de la pièce réséquée : étalement sur du liège pour bonne orientation des plans de coupe, et bonne étude anatomopathologique qui permettra d'établir le caractère complet de la mucosectomie endoscopie. Les résultats carcinologiques sont tout à fait comparables à ceux de l'œsophagectomie, avec une survie à 5 ans de 85 % à 100 % pour les cancers intramuqueux épidermoïdes et une morbidité nettement moindre. Les complications essentiellement hémorragiques sont rares et peuvent faire l'objet d'un traitement conservateur endoscopique. La mucosectomie endoscopique est donc le traitement de première intention d'un cancer épidermoïde intramuqueux de l'œsophage. Le recul n'est pas encore suffisant pour définir la place de la mucosectomie dans le traitement des adénocarcinomes sur muqueuse de Barrett, qui semble néanmoins représenter une bonne alternative à la chirurgie chez les malades à risque opératoire.