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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Maladies inflammatoires chroniques intestinales et cancer Volume 25, numéro 8, Octobre 2018

Illustrations


  • Figure 1

Tableaux

Auteur
Hôpital Saint-Antoine, Service de gastro-entérologie et nutrition, 184 rue du faubourg Saint-Antoine, 75571 Paris cedex 12, France ; Sorbonne Université, F-75012, Paris, France
* Tirés à part

Le lymphome est le principal risque de cancer attribuable aux thiopurines et/ou aux agents anti-Tumor Necrosis Factor (TNF) au cours des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). Le sur-risque absolu reste modéré, sauf chez les hommes après soixante ans, et, pour les thiopurines, chez les patients séronégatifs pour le virus d’Epstein-Barr. Protection solaire et suivi dermatologique sont indiqués dès le diagnostic de MICI, quel que soit le traitement. Les patients qui n’ont pas de colite sont à risque moyen de cancer colorectal. Ils doivent néanmoins être dépistés par coloscopies itératives à partir de 50 ans, les tests fécaux étant inadaptés chez eux. Les autres patients doivent faire l’objet de la surveillance endoscopique spécifique des MICI selon les modalités régulièrement mises à jour par les sociétés savantes. En cas d’atteinte d’iléale au cours de la maladie de Crohn, le risque d’adénocarcinome devient notable après 10-15 ans d’évolution et doit être pris en compte dans les discussions thérapeutiques. En cas d’atteinte ano-périnéale chronique, les risques de cancer rectal et de cancer anal, en particulier développé au sein des trajets fistuleux, sont élevés et justifient une surveillance proctologique. Après un cancer lié ou non aux MICI, la reprise des immunosuppresseurs est déconseillée pendant deux à cinq ans, sauf en cas de MICI sévère non contrôlée. Cette prudence est particulièrement justifiée pour les cancers à fort potentiel de récidive métastatique tardive (certains mélanomes et cancers du sein). En théorie, les traitements qui réduisent précocement, substantiellement et durablement l’inflammation intestinale devraient faire baisser l’incidence des cancers liés à l’inflammation. Ceci a été seulement démontré à ce jour pour le cancer colorectal, avec un niveau de preuve intermédiaire pour la prise régulière de dérivés 5-amlinosalicylés dans la rectocolite hémorragique, et un faible niveau de preuve chez les patients exposés aux thiopurines ayant une colite ancienne étendue.

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