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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Les œsophagites médicamenteuses Volume 5, numéro 2, Mars - Avril 1998

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Les œsophagites médicamenteuses sont provoquées par le contact prolongé d'un médicament avec la muqueuse œsophagienne. En France, les médicaments incriminés le plus souvent sont la doxycycline, le chlorure de potassium et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Le diagnostic doit être évoqué devant une symptomatologie d'apparition récente, souvent d'installation brutale, associant douleurs rétrosternales à type de brûlure et odynophagie, chez un patient prenant un traitement per os depuis peu de temps. L'endoscopie met en évidence une ou plusieurs ulcérations œsophagiennes, plus ou moins creusantes, voire une sténose, dont le caractère suspendu et la localisation au niveau du tiers moyen de l'œsophage sont évocateurs de l'origine médicamenteuse. L'évolution de ces œsophagites est le plus souvent favorable, les complications à type de perforation, de sténose ou d'hémorragie étant rares. Leur physiopathologie fait intervenir la toxicité directe du médicament sur la muqueuse œsophagienne et des facteurs responsables d'un ralentissement du temps de transit œsophagien du médicament : troubles moteurs, sténose, cardiomégalie, forme galénique, et surtout la position allongée du patient et la faible quantité d'eau ingérée avec le traitement. Leur prévention repose d'une part sur une meilleure connaissance des médicaments en cause et des facteurs favorisants, et d'autre part sur l'éducation du patient qui doit prendre son traitement si possible debout avec une quantité d'eau suffisante.