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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Cystadénome du foie Volume 5, numéro 2, Mars - Avril 1998

Auteurs

Le cystadénome du foie est une tumeur kystique rare. Sa prévalence est comprise entre 1/10 000 et 1/100 000. Il atteint huit fois sur dix des femmes après la quarantaine, sans lien avec la prise de contraception orale. Les cystadénomes biliaires sont intra-hépatiques dans 80 % des cas. Les symptômes cliniques se résument habituellement à des douleurs abdominales en rapport avec le volume de la tumeur. La survenue d'un ictère de mécanisme variable est possible. Le diagnostic d'imagerie repose sur l'échographie et l'examen tomodensitométrique du foie. L'échographie abdominale met en évidence une masse anéchogène, de grande taille, de contenu liquidien, avec un renforcement postérieur, présentant des échos internes correspondant aux cloisons délimitant des logettes de tailles variées. Des formations papillaires développées à partir des parois sont possibles. L'examen tomodensitométrique montre des masses de densité inférieure à 30 unités Hounsfield, avec des cloisons internes et des nodules muraux. L'examen IRM peut être intéressant dans les formes avec remaniement hémorragique. Le cystadénome peut se compliquer d'infections, de compression biliaire et surtout de cystadénocarcinome. Des projections papillaires de grande taille et des calcifications au niveau des cloisons seraient évocatrices d'une transformation maligne. L'examen cytologique du sédiment et le dosage de l'antigène carcino-embryonnaire dans le liquide intrakystique ont un intérêt pour le diagnostic de cystadénocarcinome. Dans les formes de diagnostic difficile, la ponction et l'aspiration percutanées du liquide avec recherche de mucine et dosage du CA 19-9 dans le liquide kystique peuvent être intéressantes. La concentration intrakystique de CA 19-9 est cinq fois plus élevée en cas de cystadénome et de cystadénocarcinome que dans les cas d'autres lésions bénignes. Le traitement du cystadénome est chirurgical ; la totalité de la tumeur doit être enlevée du fait du risque de récidive et du risque d'évolution vers un cystadénocarcinome.