JLE

Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

MENU

L’abstinence alcoolique dans les soins aux aînés mésusant d’alcool Volume 14, numéro 2, Juin 2016

Auteurs
1 Unité d’addictologie - Consultation mémoire, Hôpital des Chanaux, Mâcon, France ; Institut de psychologie, Laboratoire SIS (EAM 4128), Université Lumière Lyon 2, France
2 Centre de gériatrie, Hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP), Paris, France ; DHU FAST, Université Pierre et Marie Curie (UPMC) et UMR8256 (CNRS), Team Neuronal Cell Biology & Pathology, Paris, France
3 Institut de psychologie, Psychologie de la santé et du vieillissement, Université Lyon 2, France
4 Institut de psychologie, Université Lyon 2, France
* Tirés à part

Le mésusage d’alcool ne disparaît pas avec l’âge, la souffrance induite non plus. Les aînés relevant de troubles liés à l’usage d’alcool se voient encore moins proposer des soins que de plus jeunes adultes, alors que leur pronostic est aussi bon ou meilleur. L’abstinence alcoolique a toujours une place dans les soins aux aînés avec mésusage d’alcool et dépendance. Cependant l’abstinence est une notion complexe, qui va au-delà du seul fait de ne pas consommer d’alcool, avec des changements psychologiques nécessaires. Elle semble être d’abord redoutée par les entourages familiers ou les soignants par méconnaissance de la dimension addictive du trouble lié à l’usage d’alcool, que la vieillesse n’amoindrit pas. Des modalités de réduction des consommations peuvent exister, choisies ou soutenues par les entourages sous forme de contrôle d’accès ou d’approvisionnement en boissons alcoolisées. Elles peuvent avoir une place dans des soins gradués ou des modalités intermédiaires de changement de consommation d’alcool. Au-delà du choix de boire moins ou plus du tout d’alcool, qui ne sont que modalités ou conditions d’amélioration, l’essentiel du soin réside dans l’accompagnement vers le mieux-être, l’amélioration de la qualité de vie et de la santé de l’aîné.