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Environnement, Risques & Santé

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Place du chercheur en épidémiologie dans la réponse à une alerte environnementale Volume 12, numéro 4, Juillet-Août 2013

Auteur
EHESP Rennes, Sorbonne Paris Cité EHESP Département épidémiologie et biostatistiques Hôpital Broussais, Bâtiment Leriche 96, rue Didot 75014 Paris France, IRIS UMR 8156-997 Université Paris-13 UFR SMBH 74, rue Marcel Cachin 93017 Bobigny Cedex France, Giscop93 Université Paris-13 UFR SMBH 74, rue Marcel Cachin 93017 Bobigny Cedex France

Dans le cadre du signalement en 1998 d’un cas de mésothéliome au voisinage d’un ancien site de broyage d’amiante, diverses investigations ont été menées entre 2005 et 2012. Du point de vue épidémiologique, les travaux ont permis de décrire un agrégat de 11 cas de pathologies spécifiques de l’amiante associées à une exposition essentiellement environnementale survenue au voisinage du site et de mettre en évidence la multiplicité des circonstances d’exposition, professionnelles, para-professionnelles et environnementales. Les tailles de populations exposées au seuil des 10 F/L atteignaient jusqu’à 32 000 personnes pour les seuls résidents présents à une année donnée du recensement (1975), dont plus de 23 000 pourraient être encore vivantes en 2009. L’analyse met en évidence l’importance, mais aussi les difficultés, de la prise en compte des expertises de terrain issues des mobilisations collectives. Elle souligne également la complémentarité des approches quantitatives et des regards et outils qualitatifs de l’historien et du sociologue, tant pour contextualiser et donner corps aux nombres produits (série de « cas », effectifs de populations exposées…), que pour soutenir la mise en place d’un dispositif de santé publique tenant compte de la diversité des enjeux sociaux et sanitaires. L’articulation entre démocratie sanitaire et recherche translationnelle faisant appel à des méthodologies mixtes apparaît à cette occasion comme un enjeu majeur pour les questions de santé environnementale.