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Annales de Biologie Clinique

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Une gammapathie monoclonale d’apparition brutale ? Volume 73, numéro 2, Mars-Avril 2015

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

Tableaux

Auteurs
1 Laboratoire central de biochimie, Hôpital Robert Debré, CHU de Reims, Reims, France
2 Service de néphrologie, Hôpital Maison Blanche, CHU de Reims, Reims, France
3 Laboratoire de biochimie médicale et de biologie moléculaire, UMR CNRS 7369, Faculté de médecine de Reims, Reims, France

L’électrophorèse des protéines sériques fait partie intégrante du bilan réalisé dans le cadre d’une insuffisance rénale aiguë ou chronique. Elle peut contribuer au diagnostic étiologique en dépistant des gammapathies monoclonales se compliquant fréquemment d’insuffisance rénale, comme la tubulopathie myélomateuse, la maladie de Randall et l’amylose, ou explorer un éventuel syndrome inflammatoire associé. Nous rapportons le cas de la découverte de 2 bandes monoclonales chez une patiente présentant une hypogammaglobulinémie sans composant monoclonal 10 jours auparavant. L’apparition brutale de ces deux bandes monoclonales associée à un contexte de septicémie à point de départ urinaire fait évoquer le diagnostic de gammapathie monoclonale transitoire. Cette hypothèse a été confirmée par le suivi électrophorétique montrant une disparition progressive de ces 2 bandes monoclonales quelques semaines après la résolution de l’épisode infectieux. Les principales étiologies de ces gammapathies monoclonales transitoires sont infectieuses ou auto-immunes. Dans ce contexte, il est important de différer la réalisation d’une électrophorèse des protéines sériques et/ou de la vérifier à distance de l’épisode aigu, afin de ne pas s’orienter à tort vers une hémopathie maligne. Ceci permettra dans certains cas d’éviter l’exploration biologique coûteuse de ces gammapathies transitoires et la réalisation de gestes invasifs, tels qu’un myélogramme.