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Annales de Biologie Clinique

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Suivi biologique de la ménopause Volume 56, numéro 2, Mars - Avril 1998

Auteurs

La ménopause n’est pas une maladie, néanmoins sa prise en charge s’est actuellement médicalisée. On connaît bien maintenant les conséquences de la carence estrogénique sur l’état général de la femme après 50 ans, sur son métabolisme, son système cardiovasculaire, ses os. Un traitement hormonal substitutif est de plus en plus souvent proposé pour corriger les troubles fonctionnels immédiats et prévenir les conséquences à long terme (maladies cardiovasculaires et ostéoporose essentiellement). Quelle est la place de la biologie dans le suivi d’une patiente ménopausée ? Si la clinique prédomine pour poser le diagnostic de ménopause, le dosage de la FSH et de l’estradiol plasmatiques est une aide précieuse dans certains cas particuliers (patiente hystérectomisée par exemple). Que l’on envisage ou non une hormonothérapie substitutive, l’installation de la ménopause est une bonne occasion pour dépister les troubles glucidolipidiques fréquemment installés à cette période de la vie ainsi que toute autre perturbation métabolique suspectée sur des signes d’appel cliniques. Avant de débuter un traitement substitutif, les examens biologiques contribuent à cerner le profil métabolique des patientes pour orienter le choix de la voie d’administration des estrogènes et à dépister les contre-indications. Les marqueurs biologiques du risque d’ostéoporose sont des arguments objectifs pour inciter les femmes indécises à débuter ou à poursuivre un traitement. Sous hormonothérapie, le dosage de l’estradiol plasmatique devrait permettre de vérifier la bonne adaptation des doses substitutives, mais en pratique il est peu utilisé, l’examen clinique permettant généralement le diagnostic d’un sur- ou d’un sous-dosage. Après la ménopause, qu’elle prenne ou non un traitement hormonal substitutif, toute femme devrait bénéficier d’un bilan biologique régulier, au même titre que lui sont conseillés une mammographie et un frottis de dépistage. L’âge étant à lui seul le principal facteur de risque de perturbation métabolique, le dépistage et la prise en charge précoces des anomalies seront un des éléments essentiels pour assurer aux femmes comme aux hommes la qualité de la deuxième mi-temps de leur vie.