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Hématologie

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Actualités sur les médicaments dérivés du sang Volume 14, numéro 1, janvier-février 2008

Auteur
Human Plasma Product Services (HPPS), 18 rue Saint-Jacques, 59800 Lille

La vingtaine de médicaments protéiques dérivés du plasma humain – au nombre desquels se trouvent diverses fractions coagulantes, comme le facteur VIII, et les immunoglobulines G – exercent une fonction thérapeutique essentielle, en particulier dans le traitement substitutif de troubles hémorragiques ou immunologiques. Ces produits sont obtenus par le fractionnement industriel de lots de plusieurs milliers de litres de plasma. Les procédures de fractionnement modernes combinent généralement les techniques traditionnelles de précipitation et les méthodes plus fines de chromatographie. Le niveau de pureté et de qualité de ces produits s’est considérablement accru. Par leur origine humaine, ces produits sont une source possible de transmission d’agents pathogènes. Toutefois, la marge de sécurité virale des médicaments dérivés du sang n’a cessé de progresser au cours de ces 15 dernières années grâce, en premier lieu, à la maîtrise industrielle de procédés d’inactivation et d’élimination virales, mais aussi à l’affinement des méthodes de contrôle du plasma, particulièrement le dépistage génomique viral (DGV), et à la rigueur des critères de sélection des donneurs. Ainsi, il n’y a pas eu de cas de transmission de SIDA, ou d’hépatites B ou C par ces médicaments depuis près de 15 ans. La transfusion de concentrés globulaires s’est avérée être récemment, au Royaume-Uni, la cause vraisemblable de 4 cas de transmission du prion induisant la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ). On n’a recensé toutefois à ce jour aucun cas de transmission de vMCJ par les produits plasmatiques, vraisemblablement parce que les procédés de fractionnement ont, expérimentations à l’appui, la capacité d’éliminer les doses infectieuses présumées faibles de l’agent infectieux éventuellement présent dans le plasma. Cependant, la prudence reste de mise tant que la nature du prion dans le sang ne sera pas pleinement élucidée. Dans un contexte d’encadrement réglementaire très strict, le profil des médicaments dérivés du sang répond aujourd’hui aux exigences de qualité les plus élevées requises pour l’utilisation en thérapeutique humaine. Du fait de l’origine humaine, une vigilance constante vis-à-vis de risques infectieux émergents est de mise.