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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Débats et défis autour de la gratuité des soins en Afrique : « retour vers le futur » ? Volume 19, numéro 2, avril-mai-juin 2009

Auteurs
Département de médecine sociale et préventive Unité de santé internationale, centre de recherche du CHUM Université de Montréal 3875, rue Saint-Urbain, bureau 507 Montréal, Qc Canada, H2W 1V1 Canada, Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) du CNRST du Burkina Faso 11 BP 1904 Ouagadougou CMS 11 Burkina Faso, Département de santé publique London School of Hygiene and Tropical Medicine Londres Royaume-Uni

Dans son rapport annuel de 2008, l’OMS affirme qu’il faut résister à la tentation de dépendre du paiement direct. Les membres de la commission de l’OMS sur les déterminants sociaux de la santé, ainsi que ceux de la conférence sur les soins de santé primaires de Ouagadougou en 2008, ont réaffirmé le besoin de rendre l’accès aux systèmes de santé plus équitable. Après quelques décennies d’imposition et de mise en place du paiement direct, les données probantes sont claires sur ses effets néfastes concernant l’équité d’accès aux soins. Aussi, le débat contemporain dans le domaine du financement de la santé est celui de la suppression du paiement direct. Usant d’un abus de langage, on peut finalement dire qu’il s’agit d’un débat sur le retour à la gratuité des soins, préexistante à la généralisation des systèmes de « recouvrement des coûts ». Dans cette Tribune libre, nous souhaitons faire état des tenants et aboutissants de ces discussions et, ainsi, poser les jalons d’un débat contradictoire sur l’une des stratégies, potentiellement efficace pour rendre les systèmes de santé plus équitable dans la perspective d’une couverture universelle. On constatera ainsi que les réflexions vont certainement, maintenant, devoir plus s’orienter sur la manière de supprimer le paiement direct que sur la pertinence de le faire, cette dernière paraissant largement soutenue par les données probantes. La communauté internationale doit maintenant pouvoir s’engager à soutenir les États qui souhaitent s’orienter dans cette direction tout en n’omettant pas de documenter ces processus afin de produire des connaissances utiles à la formulation de politiques publiques équitables.