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Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement

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Agitation nocturne chez la personne âgée : et si c'était une parasomnie ? Volume 8, numéro 2, juin 2010

Auteurs
Unité des pathologies du sommeil, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris, CRICM UPMC/Inserm UMRS-975, Paris, Université Pierre et Marie Curie, Paris

Les parasomnies (ou comportements anormaux liés au sommeil) sont peu connues des cliniciens : elles sont une des causes d'agitation violente nocturne chez la personne âgée, surtout si une détérioration cognitive est associée. Elles peuvent entraîner un sommeil haché, un réveil confus, des hallucinations nocturnes et des blessures du patient ou du conjoint. Les parasomnies regroupent les troubles liés à un réveil incomplet en sommeil lent (somnambulisme, terreurs nocturnes, éveil confusionnel et trouble alimentaire du sommeil), le trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP) et, plus rarement, l'association des deux phénomènes (parasomnie de recouvrement). Le somnambulisme et les éveils confusionnels comportent une sortie du lit, le sujet étant confus, le regard vague. Habituels chez les jeunes, ils affectent les sujets âgés sous hypnotiques de demi-vie courte. Le TCSP correspond à des rêves en acte, avec des comportements de bagarre associés à un cauchemar. Il est particulièrement fréquent dans la maladie de Parkinson et la démence à corps de Lewy (mais pas dans la maladie d'Alzheimer), et peut précéder les signes moteurs ou cognitifs. Il est facilité par la prise d'antidépresseurs. La vidéo-polysomnographie confirme le diagnostic. Le traitement des parasomnies comporte la sécurisation de l'environnement, l'éviction des médicaments délétères, le clonazepam et la mélatonine.