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L'Information Psychiatrique

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Quels besoins et quels moyens pour une nosologie psychiatrique au XXI e siècle ? Volume 86, numéro 2, février 2010

Auteur
Psychiatre, 27, rue Vidie, 44000 Nantes, France

Le passage de la nosographie aux classifications puis l’essor de la psychopharmacologie ont éclipsé au fil des paradigmes en psychiatrie le discours sur l’homme malade. S’est alors progressivement effacée la réflexion sur l’être de l’homme et sur la maladie comme possibilité d’existence pour lui. Avec l’élaboration d’un véritable discours sur l’être-malade, d’une « noso-logie » stricto sensu, il s’agirait de tenir ensemble les différentes combinaisons d’aliénation psychique et d’altération corporelle, ces deux modalités conjointes d’être autre que soi, d’être malade. Une nosologie ainsi définie parviendrait-elle à réunifier sciences naturelles et sciences humaines ? Cela permettrait-il alors d’éclairer les limites aujourd’hui extensives des missions en santé mentale de la psychiatrie ? Nous chercherons à montrer que les moyens nécessaires à la construction d’une telle nosologie passent par une réflexion à la fois éthique et épistémologique au lit du malade, c’est-à-dire un approfondissement de la théorie de la pratique.