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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Insuffisance hépatique aiguë : données récentes Volume 16, numéro 6, novembre-décembre 2009

Auteur
Pôle des maladies de l’appareil digestif, service de d’hépatologie, hôpital Beaujon, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France, Unité de réanimation hépatodigestive, Inserm U773 CRB-3, hôpital Beaujon, 92110 Clichy, France

L’insuffisance hépatique B aiguë est une affection rare mais potentiellement grave, pouvant conduire au décès en quelques heures à quelques jours. L’incidence de l’hépatite B aiguë a diminué. Parallèlement, l’intoxication par le paracétamol est devenue la cause la plus fréquente d’insuffisance hépatique aiguë en France comme dans les pays anglo-saxons. Malgré l’amélioration des tests diagnostiques, il reste environ 15 % des malades chez lesquels aucune cause ne peut être mise en évidence. L’œdème cérébral était classiquement la cause la plus fréquente de décès en l’absence de transplantation. Au cours des dernières années, la défaillance multiviscérale est devenue la cause prédominante des décès. Pour des raisons techniques, le foie bio-artificiel n’est pas une perspective réaliste à court terme. La dialyse à l’albumine permet d’améliorer l’hémodynamique dans les formes les plus graves. Toutefois, l’amélioration de l’œdème cérébral est incertaine. Une étude contrôlée récente n’a pas mis en évidence de bénéfice de la dialyse à l’albumine en termes d’accès à la greffe et de mortalité. Pour les formes les plus graves, la transplantation hépatique en urgence reste l’option de référence. Pour les malades qui ont les critères de transplantation en urgence (critères de Clichy et/ou du King’s College), les résultats de la transplantation sont largement supérieurs à ceux d’un traitement médical. Toutefois, un traitement immunosuppresseur à vie est indispensable. La transplantation auxiliaire, consistant à transplanter un greffon partiel en laissant en place une partie du foie natif, offre la possibilité d’une régénération retardée du foie natif et, si c’est le cas, de l’arrêt des immunosuppresseurs. L’amélioration des techniques chirurgicales et une meilleure sélection des candidats font que les résultats à court terme de la transplantation auxiliaire sont devenus comparables à ceux de la transplantation conventionnelle. À plus long terme, le traitement immunosuppresseur peut être arrêté chez la plupart des malades.