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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Facteurs prédictifs de réponse à la chirurgie anti-reflux Volume 13, numéro 6, Novembre-Décembre 2006

Auteurs
Service d’Hépato-gastroentérologie et d’Assistance Nutritionnelle, Institut des Maladies de l’Appareil digestif, CHU Hôtel-Dieu, 1 place Alexis Ricordeau, 44093 Nantes Cedex 01

La moindre morbidité de la chirurgie cœlioscopique a conduit depuis 15 ans à l’augmentation des indications de la chirurgie anti-reflux. Les séries initiales des centres experts ont suggéré que la chirurgie anti-reflux par voie cœlioscopique permettait un soulagement symptomatique prolongé en dehors de toute prise d’anti-sécrétoires. Pourtant des études plus récentes montrent que, en dépit de leur satisfaction, un grand nombre de patients continue à consommer des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) plusieurs années après la chirurgie. Des données récentes issues d’analyses multivariées indiquent que les principaux facteurs prédictifs de réussite de la chirurgie sont l’exposition acide pathologique, la dépendance aux IPP et la présence de symptômes typiques et anciens de reflux gastro-œsophagien (RGO). La réussite de la chirurgie anti-reflux est donc fortement dépendante de la mise en évidence de caractéristiques cliniques typiques orientant vers le diagnostic de RGO et la pHmétrie œsophagienne des 24 heures apparaît comme un examen indispensable avant d’envisager une chirurgie anti-reflux. La présence d’antécédents psychiatriques est associée à un échec de la chirurgie. Dans la pratique chirurgicale générale, l’expérience du chirurgien et le sexe masculin apparaissent également comme facteurs associés à la réussite de la chirurgie. L’absence d’œsophagite ulcéreuse pourrait aussi être associée à de moins bons résultats chirurgicaux, mais les données sont contradictoires. En revanche, l’ensemble des études uni- et multivariées montrent que, la présence de symptômes dyspeptiques, de troubles fonctionnels intestinaux, d’un surpoids ou d’une obésité, d’un endobrachyœsophage, de troubles moteurs œsophagiens associés au RGO et la pression du sphincter inférieur de l’œsophage n’influencent pas significativement la réponse au traitement chirurgical. Le devenir postopératoire demande à être mieux connu dans la pratique chirurgicale générale.