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L'Orthodontie Française

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Gènes, forces et formes : aspects mécaniques du développement cranio-facial prénatal Volume 78, numéro 4, Décembre 2007

Auteurs
1 Charité – Universitätsmedizin Berlin, Campus Benjamin
Franklin, Center for Dental and Craniofacial Sciences, Department of
Experimental Dentistry/Oral Structural Biology, Assmannshauser Strasse 4-6,
14197 Berlin-Wilmersdorf, Allemagne
* ralfj.radlanski@charite.de

La connaissance actuelle de la signalisation moléculaire au cours du développement cranio-facial progresse rapidement. Nous savons que les cellules peuvent répondre aux stimuli mécaniques par une signalisation biochimique. Ainsi, le lien entre les stimuli mécaniques et l'expression génétique est devenu un domaine nouveau et important des sciences morphologiques. Ce thème de recherche semble être la reprise d'une ancienne approche de la mécanique du développement, remontant aux embryologistes His [Unsere Körperform und das physiologische Problem ihrer Entstehung. Leipzig: FCW Vogel, 1874.], Carey [J Gen Physiol 1920;2:357–372. et J Gen Physiol 1920;3:61–83.], et Blechschmidt [Mechanische Genwirkungen Funktionentwicklung I. Göttingen: Musterschmidt, 1948.]. Pour ces chercheurs, les forces jouent un rôle fondamental dans la différenciation tissulaire et dans la morphogenèse. Ils conçoivent la morphogenèse comme un système fermé, les cellules vivantes en constituant la part active, ses règles relevant des lois de la biologie, de la chimie et de la physique. Cette revue de la littérature porte sur les liens reliant les aspects mécaniques de la biologie du développement avec les connaissances actuelles de la différenciation tissulaire. Nous faisons le point sur la formation du cartilage (en rapport avec la pression), de l'os (en rapport avec les forces de cisaillement), et des muscles (en rapport avec les forces de dilatation). La cascade de molécules peut être déclenchée par les forces qui apparaissent au cours de l'interaction physique cellulaire et tissulaire. Préciser l'emplacement exact et la chronologie des régions où ces forces s'exercent requiert une connaissance morphologique détaillée. Cette conclusion restant également valable pour la chronologie et l'emplacement exacts des signaux, une meilleure connaissance 3D des processus du développement s'impose. Une recherche complémentaire s'impose également pour développer des méthodes de mesure des forces au sein d'un tissu. Les molécules dont nous vérifions la présence et la nécessité indispensable paraissent plus médiatrices que créatrices de la forme.