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L'Orthodontie Française

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Défauts primaires d’éruption : état des lieux auprès des spécialistes en orthopédie dento-faciale des régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté Volume 90, numéro 2, Juin 2019

Auteurs
1 Université de Strasbourg, Faculté de Chirurgie Dentaire, 8 rue Sainte Elisabeth, 67000 Strasbourg, France
2 Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Pôle de Médecine et Chirurgie Bucco-dentaires, Centre de Référence des maladies rares orales et dentaires O-Rares, 1 place de l’Hôpital, 67000 Strasbourg, France
3 INSERM, UMR 1260 Nanomédecine régénérative, 11 rue Humann, 67000 Strasbourg, France
4 Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Pôle de Médecine et Chirurgie Bucco-dentaires, Unité Fonctionnelle d’Orthopédie Dento-Faciale, 1 place de l’Hôpital, 67000 Strasbourg, France
* Auteur pour correspondance : marion.strub@chru-strasbourg.fr

Introduction : Les défauts primaires d’éruption (DPE) correspondent à l’échec partiel ou total d’éruption d’une ou de plusieurs dents, sans obstacle mécanique; des formes isolées et syndromiques de cette pathologie existent. Ils résultent d’une anomalie des processus d’éruption qui peut toucher les dents temporaires et/ou les dents permanentes. Les molaires sont les principales dents atteintes, provoquant des infraclusions postérieures. Pathologie rare, les DPE sont essentiellement pris en charge par les spécialistes en orthopédie dento-faciale (ODF). Les tentatives de traction chirurgico-orthodontiques se soldent généralement par un échec. Matériels et méthodes : Le but de ce travail était d’évaluer, par une enquête prospective basée sur un questionnaire anonyme, les connaissances des orthodontistes et la complexité de la prise en charge de cette anomalie de l’éruption. Les praticiens des régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté ont été sollicités. Résultats : Le taux de participation était de 33,5 %. Les participants ont principalement obtenu leur qualification entre 1980 et 2009 (80 %), via le Certificat d’Études Cliniques Spécialisées Mention Orthodontie (CECSMO) (87 %). Quatre-vingt-six pour cent d’entre eux connaissaient les DPE mais 20 % seulement l’implication possible du gène PTHR1 (Parathyroid Hormone Receptor 1). Le vaste panel de thérapeutiques envisagées et les faibles taux de satisfaction soulignent les difficultés rencontrées par les praticiens. Discussion : La variabilité phénotypique complique le diagnostic et rend difficile toute systématisation de la prise en charge. Conclusion : De nouveaux projets de recherche clinique, notamment en matière de diagnostic moléculaire, amélioreront les connaissances sur les corrélations génotype-phénotype, et conditionneront éventuellement la prise en charge thérapeutique.