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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Les ressources financières des comités de gestion du Burkina Faso peuvent améliorer l'équité d'accès au système de santé Volume 20, numéro 3, juillet-août-septembre 2010

Auteurs
Société d'étude et de recherche en santé publique (SERSAP) 06 BP 9150 Ouagadougou 06Burkina Faso, Université d'Abomey Calavi Bénin, Département de médecine sociale et préventive et centre de recherche du CHUM Canada, IRSS/CNRST Burkina Faso

Avec l'avènement du système de recouvrement des coûts dans les années 1990 au Burkina Faso, les patients contribuent au financement des centres de santé (CSPS) gérés par les comités de gestion (COGES). Mais en demandant aux patients de payer, une barrière financière s'impose aux plus pauvres. L'objectif de cet article est d'étudier la manière dont les ressources financières tirées du recouvrement des coûts peuvent contribuer à améliorer l'équité d'accès aux soins de santé. L'étude se déroule dans le district sanitaire de Ouargaye. La méthodologie consiste à documenter la situation financière de 17 COGES sur une période de 12 mois au moyen des données comptables. Les résultats montrent que les COGES ont dépensé en moyenne sept millions de francs CFA (FCFA), dont 65 % pour l'achat des médicaments, 15 % pour les frais de fonctionnement, 7 % pour le salaire du personnel et les primes aux COGES et 3,4 % pour les ristournes aux agents de santé. Les recettes moyennes par COGES sont de 7,3 millions de FCFA. La vente des médicaments essentiels génériques correspond à 82 % des recettes, et la tarification des actes à 10 %. Le résultat comptable moyen annuel est de 300 000 FCFA. Le taux de recouvrement des dépenses est de 104 % en moyenne. La marge bénéficiaire sur la vente des médicaments est de 31 % en moyenne. Les ristournes aux agents de santé correspondent à 30 % des recettes de la tarification des actes en moyenne. La trésorerie moyenne est de 3,1 millions de FCFA. Les COGES disposent d'une bonne capacité financière. Ils pourraient améliorer l'accès aux soins en respectant les normes des ristournes aux agents (20 %), en supprimant la tarification des actes, en réduisant les marges sur la vente des médicaments ou en utilisant une partie des bénéfices pour exonérer du paiement les plus pauvres.