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Journal de Pharmacie Clinique

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Suivi clinique et paraclinique des enfants et adolescents traités par médicaments psychotropes Volume 27, numéro 3, juillet, août, septembre

Auteurs
Département de pharmacie, AP-HP, hôpital Robert-Debré, Paris, France, Département de pharmacie clinique, Université Paris Descartes, Paris, France, Département de pharmacie et unité de recherche en pratique pharmaceutique, CHU Sainte-Justine, Montréal (Québec), Canada, Département de pharmacie, hôpital Louis-H.-Lafontaine, Montréal (Québec), Canada, Département de psychiatrie, CHU Sainte-Justine, Montréal (Québec), Canada

Objectifs : l’objectif de cet article est de décrire les principaux effets indésirables des médicaments psychotropes en pédopsychiatrie et de proposer une approche de dépistage et de prise en charge.Méthodes : à partir d’une revue de la littérature, nous avons recensé les principaux effets indésirables des psychotropes utilisés en pédopsychiatrie. Nous avons identifié les médicaments concernés et les manifestations cliniques associées. Nous précisons les marqueurs biologiques ou cliniques associés, les valeurs seuils au-delà desquelles il faut intervenir et la stratégie de prise en charge.Résultats : afin de prévenir les effets indésirables cardiovasculaires potentiellement sévères des antipsychotiques, des psychostimulants et des antidépresseurs tricycliques, il est recommandé de rechercher une atteinte cardiaque, d’obtenir l’historique médicamenteux du patient et de réaliser un ECG avant la mise en place du traitement. La prise de poids lors d’un traitement antipsychotique/thymorégulateur est observée chez les enfants et les adolescents. Elle augmente les risques de complications, en particulier métaboliques (intolérance au glucose, diabète de type 2, dyslipidémie, syndrome métabolique). La prise en charge comporte des mesures associant la surveillance du poids, un bilan biologique à intervalle régulier et des conseils hygiénodiététiques. Les autres effets indésirables métaboliques tels qu’une hyperprolactinémie (antipsychotiques), une hypothyroïdie et une dyscalcémie (lithium) nécessitent un suivi clinique et/ou biologique des patients. Afin de dépister les divers effets indésirables hématologiques tels qu’une aplasie médullaire (carbamazépine), une neutropénie/agranulocytose (antipsychotiques, carbamazépine) et une thrombopénie/anomalie des fonctions plaquettaires (antipsychotique, thymorégulateurs anticonvulsivants, ISRS), une surveillance hématologique des patients est conseillée.Conclusion : l’utilisation optimale des médicaments psychotropes en pédopsychiatrie repose sur un suivi approprié des problèmes reliés à la pharmacothérapie. Le pharmacien peut contribuer à ce suivi par la démarche de soins pharmaceutiques.