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Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement

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Les bases neurales de la douleur Volume 4, numéro 1, Mars 2006

Auteur
Laboratoire de neurobiologie, UMR ESPCI-CNRS 7637, Paris

Les différents éléments anatomo-physiologiques qui sous-tendent la physiologie de la douleur aiguë sont présentés ainsi que les processus de contrôle central de la douleur qui sont envisagés aux différents niveaux d’intégration : contrôles segmentaires spinaux, contrôles d’origine supraspinale tant inhibiteurs qu’excitateurs, contrôles inhibiteurs diffus induits par des stimulations nociceptives. La douleur chronique résulte de processus de sensibilisation périphérique (inflammation) et centrale (neuroplasticité), parmi lesquels plusieurs systèmes de signalisation jouent un rôle prépondérant, particulièrement le système glutamatergique (par l’intermédiaire du récepteur NMDA) et celui des neurotrophines (NGF et BDNF). D’un point de vue psychophysiologique, la douleur résulte de l’expérience subjective d’une sensation émotive déplaisante, considérée comme résultant de processus adaptatifs au sein de réseaux de neurones situés à différents niveaux du système nerveux central, dont les composantes peuvent augmenter ou diminuer en fonction des caractéristiques du stimulus, de l’état du sujet et du contexte dans lequel ce stimulus est appliqué. Á ce titre, les différentes composantes de la douleur et les mécanismes psychologiques et neurophysiologiques sous-tendant la dimension affective de la douleur sont présentés. Enfin, en prenant l’exemple de la douleur du membre fantôme, le rôle de systèmes physiologiques indépendants de ceux impliqués dans la physiologie de la nociception et de la douleur, est souligné pour montrer l’extrême complexité de la douleur et de ses systèmes de contrôle chez l’homme.