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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Probiotiques et MICI Volume 14, numéro spécial 1, Numéro spécial: Actualités MICI

Auteurs
AP-HP, Hôpital Lariboisière, 2 rue Ambroise Paré, 75010 Paris, Inserm U538 et AP-HP, service de Gastro-entérologie, Hôpital Saint-Antoine, Paris, Université Paris 5 et laboratoire de Biologie EA 3199, Cnam, 2 rue Conté 75003 Paris

Les probiotiques font l’objet d’une recherche clinique active dans les maladies inflammatoires chroniques et cryptogénétiques de l’intestin du fait de leur potentiel de modulation du microbiote et des défenses innées et immunes. Nous analysons ici les essais randomisés contrôlés réalisés chez l’homme dans des situations spécifiques de pochite, rectocolite hémorragique et de maladie de Crohn. L’efficacité du produit VSL #3 est à ce jour démontrée avec un haut niveau de preuve dans la pochite (prévention d’apparition ou de rechute). L’efficacité d’E. coli Nissle 1917 l’est avec un haut niveau de preuve dans la prévention de rechute de la rectocolite hémorragique (à un niveau équivalent à l’effet de doses de 5-ASA entre 1,2 et 1,5 g/j). Des essais contrôlés n’ayant porté que sur de faibles effectifs ou ouverts suggèrent une efficacité de S. boulardii dans la prévention de la rechute de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique (niveau de preuve encore bas à ce jour). D’autres produits ainsi que des associations de probiotiques et de prébiotiques font aussi l’objet d’études cliniques et certains évaluent leur action au cours de poussées minimes de maladies inflammatoires intestinales. L’absence d’effets des probiotiques testés jusqu’ici dans la maladie de Crohn doit être connue mais ne doit pas décourager les chercheurs fondamentalistes et cliniciens. Les perspectives incluent la découverte d’autres souches ou produits efficaces mais aussi l’utilisation de probiotiques génétiquement modifiés pour libérer des principes actifs anti-inflammatoires au niveau même des lésions intestinales.