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Virologie

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Présent et avenir des virus comme vecteurs en thérapie génique Volume 2, numéro 3, Mai-Juin 1998

Auteurs
  • Page(s) : 187-90
  • Année de parution : 1998

L'évolution de la thérapie génique repose essentiellement sur la capacité des chercheurs à pouvoir introduire efficacement et sans effets secondaires indésirables l'information génétique thérapeutique dans la cellule à modifier, et à en assurer une expression qui soit suffisamment stable et élevée pour être bénéfique. Cette évolution est étroitement liée au développement de vecteurs de transfert de gènes qui soient sûrs, efficaces, et dont la production industrielle soit fiable et d'un coût abordable. Les virus ayant, tout au long de l'évolution biologique, élaboré et perfectionné des mécanismes sophistiqués et performants assurant le transfert et la réplication du génome viral dans les tissus cibles de leur hôte naturel, il était tentant d'exploiter ces propriétés particulières pour en dériver des vecteurs de transfert de gènes [1]. Ainsi, dès le début des années 1980, les oncorétrovirus, notamment le virus de la leucémie murine, se sont, durant une dizaine d'années, imposés comme des candidats privilégiés en raison de la relativement bonne connaissance biologique et moléculaire que l'on avait d'eux, consécutive aux nombreux travaux stimulés par la découverte des oncogènes en 1976. C'est ainsi que progressivement, la mise au point de vecteurs rétroviraux et de lignées de complémentation plus performants et plus sûrs [1], associée à une meilleure maîtrise des conditions expérimentales requises pour le prélèvement et la mise en culture des cellules d'intérêt thérapeutique, a permis d'entreprendre, au début des années 1990, les premiers protocoles cliniques de transfert de gènes [2].